Les délégations nationales du Congo et de l’Algérie en discussion lors de l’atelier. Photo © P. Bastiaensen (omsa) 2023
Des représentants de dix (pays) Membres de l’OMSA en Afrique, ainsi que des experts reconnus dans divers aspects de la réduction des menaces biologiques, se sont réunis à Nairobi du 14 au 16 mars 2023 pour jeter les bases de l’amélioration des capacités des Membres à répondre aux situations d’urgence (y compris les événements de biocrime et de bioterrorisme) dans le cadre du projet FIRABioT (Building Institutional Resilience to Biological Threats) ou Renforcement de la résilience institutionnelle aux menaces biologiques.
L’atelier a été structuré de manière à ce qu’après les présentations sur chacun des quatre piliers – gestion des urgences, information sur les maladies, laboratoires durables et législation vétérinaire – les délégués s’engagent avec les experts dans des sessions en petits groupes où ils identifient les besoins nationaux ou les lacunes liées au pilier qui vient de leur être présenté. Le projet FIRABioT a été lancé par l’OMSA, avec le soutien d’Affaires Mondiales Canada (Global Affairs Canada), pour développer un système durable de gestion des urgences à l’échelle de l’Organisation, lui permettant de répondre à des événements liés à des disséminations intentionnelles ou accidentelles de pathogènes biologiques de manière agile et efficace, en incorporant la réponse technique la plus appropriée à une urgence et en assurant la continuité des activités.
Les dix pays cibles sélectionnés à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt sont l’Algérie, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Kenya, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Namibie, la Tanzanie et le Zimbabwe.
L’OMSA et ses partenaires soutiendront ces pays au cours des trois prochaines années pour mettre en œuvre des actions qui amélioreront tout ou partie des besoins identifiés lors de l’atelier.
Au cours de l’atelier, les représentants des pays cibles ont eu l’occasion de rencontrer et d’identifier des partenaires potentiels pour leurs interventions respectives, issus de diverses organisations partenaires, notamment le CDC Afrique, le Laboratoire de défense biologique (le laboratoire de défense biologique de l’armée portugaise), le Centre de gestion des urgences en matière de santé animale (EMC-AH) (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ou FAO), le Bureau interafricain des ressources animales (UA-BIRA), la Fédération internationale des associations de biosécurité (IFBA), l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), INTERPOL, l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale dell’Abruzzo e del Molise (IZS, Teramo), le National Institute for Communicable Diseases (NICD, Afrique du Sud), Onderstepoort Veterinary Research Institute (OVRI, Afrique du Sud), Pan-African Veterinary Vaccines Centre (UA-PANVAC), SEGA One Health (Commission de l’océan Indien), Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (UNICRI) et Centre VERTIC : Centre de recherche, de formation et d’information sur la vérification.
Samuel Wakhusama, Représentant sous-régional pour l’Afrique de l’Est, prononce son discours lors de l’atelier. Photo © P. Bastiaensen (omsa) 2023
Le Dr Samuel Wakhusama, Représentant sous-régional de l’OMSA pour l’Afrique de l’Est, représentant le Représentant régional de l’OMSA pour l’Afrique et la Directrice générale de l’OMSA, a informé les participants qu’ils assistaient à l’élargissement du mandat de l’OMSA, car le projet FIRABioT serait probablement la première tentative “régionale” ciblée visant à placer la santé animale en Afrique au premier plan de la réduction des menaces biologiques.
Il s’est également montré enthousiaste quant aux possibilités de soutien que ce projet offrirait aux services vétérinaires de l’OMSA et de ses partenaires qui ne sont peut-être pas traditionnellement familiers avec le secteur de la santé animale. Il a conclu en remerciant Affaires Mondiales Canada pour son soutien au projet et à l’Initiative de Signature visant à atténuer les menaces biologiques délibérées en Afrique.
Dans son allocution d’ouverture, M. Warren Mucci, du Haut-commissariat du Canada au Kenya, qui représentait Affaires Mondiales Canada à l’atelier, a souligné que les menaces biologiques constituent un risque important pour la sécurité sanitaire mondiale, car elles peuvent provoquer des perturbations généralisées sans tenir compte des frontières internationales. Il a également fait remarquer que la majorité des maladies infectieuses humaines étant d’origine zoonotique, il est essentiel pour la sécurité sanitaire mondiale de renforcer les efforts visant à atténuer toutes les formes de menaces liées aux maladies animales.
Il a également reconnu la nécessité d’une réponse coordonnée et collective aux menaces biologiques, impliquant de multiples partenaires, pays et organisations – comme l’a démontré la participation à l’atelier. À ce titre, le programme canadien de réduction de la menace des armes est fier de financer cette initiative et attend avec impatience ses résultats.
M. Warren Mucci du Haut Commissariat du Canada au Kenya. Photo © P. Bastiaensen (omsa) 2023
Warren Mucci, Conseiller (affaires politiques et publiques) - Haut-commissariat du Canada au Kenya
Dr Obadiah Njagi, Délégué de l’OMSA pour le Kenya. Photo © P. Bastiaensen (omsa) 2023
Le Dr Obadiah Njagi, Délégué de l’OMSA au Kenya, a souhaité la bienvenue aux participants et les a informés que des études antérieures avaient identifié l’Afrique de l’ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’est comme des régions à haut risque d’épidémies de maladies zoonotiques. Malgré cela, les données empiriques sur l’épidémiologie des agents pathogènes à haut risque sont encore limitées. Il est donc important d’adopter une approche multisectorielle, multinationale et pluri-institutionnelle pour renforcer les systèmes de surveillance en adoptant une approche “Une Seule Santé” (One Health).
Il a ensuite partagé avec le public certaines des mesures de biosécurité prises par le Kenya et a appelé à une plus grande coopération pour obtenir de meilleurs résultats. Il a conclu en remerciant le gouvernement du Canada et l’OMSA pour leur soutien tout au long du projet – et en souhaitant aux délégués un agréable séjour à Nairobi.
À la fin de l’atelier de trois jours, les délégués des pays cibles ont élaboré un plan de travail grâce auquel l’OMSA travaillera en étroite collaboration avec les services vétérinaires des pays et les partenaires identifiés afin de répondre aux divers besoins recensés au cours de l’atelier. Le projet est prévu pour une durée de trois ans avec un budget d’environ 8 millions d’euros.
Pour en savoir plus sur la stratégie de réduction des menaces biologiques de l’OMSA, cliquez ici :
Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques de la FAO en matière de gestion des urgences, cliquez ici :
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L’UNICRI a récemment publié le Guide du procureur pour les crimes chimiques et biologiques, qui est disponible gratuitement sur son site web. L’objectif de ce guide est de fournir des conseils aux procureurs civils et policiers, ainsi qu’aux organismes d’enquête concernés, afin de les aider à mener à bien les poursuites en cas d’incidents impliquant l’utilisation délibérée d’agents chimiques ou biologiques. Le guide vise à sensibiliser et à fournir un aperçu des défis actuels et émergents liés à l’enquête et à la poursuite de ces crimes. Le guide peut être téléchargé à partir des liens suivants, en français et en anglais:
L’UNICRI propose également une série de cours de formation et de renforcement des capacités : Exercices de simulation sur table (TTX), Construire un dossier pour l’accusation, Mettre en scène un procès modèle et un cours de formation des formateurs. Pour plus d’informations sur le Guide du Procureur ou sur les formations proposées par l’UNICRI dans ce domaine, veuillez contacter M. Talgat Toleubayev, Coordinateur régional pour l’Europe du Sud-Est et de l’Est, [email protected].
Photo de groupe. Au premier plan : Dr Obadiah Njagi, Délégué de l’OMSA, Kenya (à gauche) et M. Warren Mucci, Haut-commissaire adjoint du Canada, Kenya (à droite). Photo (c) Communication (omsa) 2023.