Participants et invités d’honneur à la cérémonie d’ouverture du séminaire OIE. Photo © A. Fischer (Kingfischer cc.)
Depuis 2006, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est représentée en Afrique australe par la création d’une représentation sous-régionale, basée à Gaborone, au Botswana. Depuis la fin de 2007, ce bureau a organisé une série de séminaires sur le renforcement des capacités en matière de normes internationales pour les services vétérinaires dans le cadre de l’Accord de Contribution SADC – UE avec l’OIE.
Le présent séminaire, intitulé «Ré-émergence de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) en Afrique australe: comment mieux prédire et réagir», avait pour objectif de se concentrer sur la recrudescence apparente de la maladie en Afrique australe depuis le début du nouveau millénaire, et a été tenue à Bloemfontein, dans la province du Free State de l’Afrique du Sud, du 16 au 18 février 2009.
Le séminaire a été organisé en étroite collaboration avec la FAO, en particulier son Centre Régional de Santé Animale ECTAD à Gaborone (Afrique australe) et les services techniques du siège de la FAO à Rome (EMPRES) et a réuni 80 représentants des services vétérinaires et des services de santé publique nationaux de 18 pays d’Afrique australe et orientale et de l’océan Indien, ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales, telles que l’UA-BIRA, la FAO, GALVmed, l’OIE, des universités et des centres de recherche (ARC-OVI, CIRAD, ILRI, Institut Pasteur, IZS, NASA, NICD, UFS, USDA-ARS ….) et des représentants de l’industrie (Deltamune, OBP). La réunion a également été enrichie par les contributions des pays affectés en Afrique de l’Ouest (Sénégal), dans la Corne de l’Afrique (Somalie), ainsi qu’au Moyen-Orient (Yémen).
L’objectif du séminaire était d’arriver à un large consensus entre les agences techniques internationales et régionales, la principale communauté économique régionale (qui est la SADC), les centres de recherche, les laboratoires de diagnostic, les producteurs de vaccins, les services vétérinaires nationaux et les services de santé publique, sur une approche intersectorielle régionale pour un meilleur contrôle, une meilleure détection et notification de la maladie chez les animaux et les humains, en fonction de l’état épidémiologique (endémique ou épidémique) dans les différents pays.
L’incapacité récurrente des services vétérinaires nationaux à détecter les foyers de la maladie au niveau du bétail à un stade précoce, les erreurs de diagnostic fréquentes, le sous-rapportage, les ressources limitées ainsi que l’insuffisance des plans d’urgence ont démontré qu’il existe un manque apparent de capacité dans certains pays à faire face à cette maladie, que ce soit d’un point de vue enzootique ou épizootique.
Le deuxième objectif de l’atelier était d’identifier les lacunes existantes dans les capacités et les opportunités de collaboration interrégionale. Bien que des vaccins efficaces soient disponibles à des fins prophylactiques chez les animaux, la nature erratique des épidémies rend presque impossible de prédire où et quand la Fièvre de la vallée du Rift (FVR) se manifestera. Des problèmes liés aux réservoirs de la faune sauvage, les effets tératogènes de certains vaccins (et donc leur faible acceptation par les éleveurs) et la circulation sous-clinique du virus pendant les phases interépizootiques compliquent davantage les choix d’outils de contrôle.
En Afrique australe, les systèmes d’alerte précoce basés sur la corrélation avec les données climatiques sont moins efficaces pour prédire les épidémies (dans le temps et dans l’espace) que dans la Corne de l’Afrique.
La surveillance à l’aide d’animaux et de troupeaux sentinelles nécessite des tests ciblés et fréquents de séroconversion pour les anticorps IgM. La surveillance des vecteurs (comme par exemple à Madagascar dans le passé) prend beaucoup de temps et nécessite un nombre important d’échantillons en raison
du taux d’infection très faible chez les vecteurs.
Un troisième objectif était de renforcer la sensibilisation au développement d’outils qui sont nécessaires de toute urgence pour un meilleur contrôle de la FVR. En termes de diagnostic par exemple, il est largement reconnu que le développement d’un test rapide qui pourrait être utilisé sur le terrain est une priorité absolue; le développement de méthodes prophylactiques améliorées visant l’homme en est un autre.
Crédits photos (c) P. Bastiaensen (oie) 2009