La résistance aux antimicrobiens est un problème mondial de santé publique et animale qui est influencé par l’utilisation d’agents antimicrobiens chez l’homme, les animaux et ailleurs. Les personnes travaillant dans les secteurs (de santé) humaine, animale et environnementale ont une responsabilité partagée dans la lutte contre les facteurs de risque de sélection et de diffusion de la résistance aux antimicrobiens.
Depuis l’établissement du Plan d’action mondial (PAM) sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) (68e Assemblée mondiale de la santé de l’OMSA, Genève, Suisse, 2015), la plupart des membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont élaboré et mis en œuvre un Plan d’action national (PAN) de la résistance aux antimicrobiens, fondé sur une approche « Une Seule Santé ».
Toutefois, l’aquaculture, qui occupe une place importante parmi les secteurs de production alimentaire, a souvent été négligée dans les interventions visant à endiguer la résistance aux antimicrobiens.
Au cours des dernières décennies, la croissance de l’industrie de l’aquaculture a conduit à l’utilisation croissante d’antibiotiques ou de désinfectants chimiques pour la prophylaxie ou le traitement des infections chez les animaux aquatiques. Les antibiotiques utilisés en aquaculture sont le plus souvent administrés dans les aliments, parfois par immersion des poissons ou d’autres animaux aquatiques dans des réservoirs fermés contenant des antimicrobiens.
Plus de 80 % des antimicrobiens administrés se retrouvent dans l’eau ou les sédiments des sites d’élevage, qui ne sont pas toujours équipés pour filtrer et récupérer les aliments non consommés. L’activité antimicrobienne des médicaments non utilisés et de leurs métabolites provenant des fèces de poissons, même traités, peut rester intacte pendant plusieurs mois à des concentrations suffisamment élevées pour exercer une pression sélective sur la diversité bactérienne dans l’environnement. Cela favorise la sélection de mutants bactériens résistants, un transfert horizontal de gènes de résistance aux antibiotiques et leur éventuelle dissémination dans les populations animales et humaines.
Dr Hajer Kilani giving the opening remarks on behalf of Dr Sana Kacem (Tunisia Delegate).
La Dre Hajer Kilani prononce le discours d’ouverture au nom de la Dre Sana Kacem (Déléguée de la Tunisie).
À cet égard, et dans le cadre de son mandat au sein de la Quadripartite, l’OMSA a organisé plusieurs ateliers sur la RAM dans l’aquaculture. Le premier atelier, qui s’est tenu à Durban (Afrique du Sud) en 2019, visait à familiariser les fonctionnaires des services vétérinaires et des services de pêches des pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avec l’utilisation d’antimicrobiens chez les animaux aquatiques, telle qu’elle est définie dans le Code sanitaire des animaux aquatiques de l’OMSA, et à les sensibiliser à la RAM dans l’aquaculture. Un atelier de suivi organisé conjointement par les Représentations sous-régionales de l’OMSA pour l’Afrique orientale et l’Afrique australe a été organisé à Maputo, au Mozambique, en 2022. Il avait pour but de réexaminer les recommandations formulées lors de l’atelier de Durban et de promouvoir la Stratégie mondiale de l’OMSA sur la santé des animaux aquatiques, qui avait été adoptée entre-temps.
Dr Rachid Bouguedour (Representative of the WOAH North Africa region) delivering the opening remarks
Le Dr Rachid Bouguedour (Représentant pour la région Afrique du Nord de l’OMSA) prononçant le discours d’ouverture.
L’objectif principal de l’atelier était l’engagement avec (a) les points focaux nationaux pour les animaux aquatiques et (b) les points focaux nationaux pour les produits vétérinaires / points de contact nationaux RAM, de discuter des progrès réalisés dans l’incorporation de la RAM dans l’aquaculture dans les PAN RAM tout en faisant le point sur les engagements pris lors des réunions précédentes à Durban, Maputo et Kigali, Rwanda (en 2023, même atelier, mais pour participants anglophones). En outre, cette réunion a été l’occasion de partager les progrès réalisés par la Quadripartite dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans l’aquaculture, notamment en mettant l’accent sur la résistance aux antimicrobiens dans l’environnement, tout en insistant sur la nécessité d’une gestion appropriée des déchets provenant des établissements aquacoles. Enfin, l’atelier visait à compléter les efforts déployés en vue de l’élaboration d’une feuille de route sur les prochaines étapes, avec des points d’action clairs pour la mise en œuvre.
La formation s’est tenue à Tunis, en Tunisie, du 10 au 11 juillet 2024 et a été suivie par 30 points focaux de l’OMSA pour les animaux aquatiques et points focaux pour les produits vétérinaires/points de contact nationaux de la RAM de 18 pays africains (francophones). Outre le personnel du bureau régional (Tunis) et du siège de l’OMSA (Service de la RAM et des produits vétérinaires, Paris), trois experts internationaux ont apporté leur contribution (par ordre alphabétique) : Mickael Teixeira Alves (Royaume-Uni), Larry Hammell (Canada), Amedeo Manfrin (Italie). En outre, l’Union Africaine (UA-BIRA) – Mme Nelly Isyagi (présentation préenregistrée), l’UEMOA – Mme Maimouna Sidibe et la FAO – Mme Melba Reantaso (présentation préenregistrée) étaient représentées. Au total, 13 présentations ont été faites.
Les participants ont participé à trois groupes de travail, qui se sont concentrés sur les points suivants
L’utilisation de sondages et de quiz MentiMeter™ a permis d’obtenir des informations intéressantes sur les points de vue et le niveau de connaissance des participants.
Les pays représentés à la formation étaient les suivants