
En 2024, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) fêté ses 100 ans d’améliorer la santé et le bien-être des animaux à l’échelle mondiale. Au cours de sa riche histoire, lÓMSA a également bénéficié de plus d’une décennie de collaboration avec le Partenariat mondial contre la prolifération des armes et des matériaux de destruction massive (le Partenariat mondial ou GPWMD) pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale.
Financé par le Programme de réduction des menaces liées aux armes d’Affaires mondiales Canada – à l’appui de l’Initiative phare du Partenariat mondial pour atténuer les menaces biologiques en Afrique, l’OMSA met en œuvre le Renforcer la résilience institutionnelle face aux menaces biologiques (FIRABioT) projet. Ce projet vise à renforcer la capacité de l’OMSA et celle de ses membres, notamment en Afrique, à répondre efficacement aux événements impliquant la dissémination délibérée ou accidentelle d’agents pathogènes animaux.
Lancé en mars 2023, le projet compte neuf pays bénéficiaires en Afrique dont : Algérie, Congo (République), Kenya, Madagascar, Malawi, Maroc, Namibie, Tanzanie, et Zimbabwe. Guidée par les plans de travail nationaux des pays, l’OMSA a entrepris diverses initiatives pour renforcer la résilience et la préparation aux menaces biologiques.
Voici les faits marquants de 2024 :
Formation en Biosûreté et Biosécurité au Maroc
L’année a commencé avec un formation nationale en matière de biosûreté et de biosécurité pour le personnel des laboratoires de recherche nationaux et régionaux sous tutelle pour l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) du Maroc. La formation a été animée par des experts des Laboratoires nationaux Sandia (Centre collaborateur d’OMSA pour la gestion des risques biologiques en laboratoire) et de l’Institut égyptien de recherche en santé animale (Laboratoire de référence d’OMSA pour la grippe aviaire et la brucellose).
La formation a été organisée en réponse aux menaces mondiales croissantes posées par les épidémies récurrentes, les nouvelles maladies et le bioterrorisme. Il existe un besoin urgent de renforcer les capacités pour relever ces défis. Si les progrès de la recherche en biosciences et en biotechnologie sont cruciaux pour développer des stratégies d’intervention contre les maladies émergentes et améliorer la sécurité alimentaire, ils comportent également des risques biologiques inhérents, qu’ils soient accidentels, naturels ou délibérés. À ces préoccupations s’ajoute l’exposition constante du personnel de laboratoire à des agents biologiques, ce qui nécessite la mise en œuvre de pratiques robustes de biosûreté et de biosécurité pour protéger à la fois les individus et la communauté dans son ensemble.
Les participants ont participé à un exercice de groupe lors de la formation sur la biosûreté et la biosécurité au Maroc. Photo © I. Busuulwa (omsa) 2024
Formation au diagnostic de la PPCB au Kenya
Ensuite, un Pleuropneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) formation au diagnostic qui visait à renforcer les capacités de diagnostic du Kenya. Cela comprenait une session de formation de formateurs (FdF) au Laboratoire vétérinaire national du Botswana (BNVL), un laboratoire de référence de l’OMSA pour la PPCB, suivie d’une formation dans le pays au Laboratoire vétérinaire national de référence (NVRL) du Kenya à Kabete. Le programme a amélioré les compétences de diagnostic des scientifiques vétérinaires kenyans, en se concentrant sur la gestion des échantillons et les protocoles de diagnostic de cette maladie respiratoire hautement infectieuse et contagieuse du bétail.
L’un des participants analysant un échantillon lors de la formation sur le diagnostic de la PPCB au Kenya. Photo © I. Busuulwa (omsa) 2024
La PPCB est causée par Mycoplasma mycoides subsp. mycoïdes (Mmm) avec un impact majeur sur la production animale et un potentiel de propagation rapide. En conséquence, les pays infectés par la PPCB sont exclus du commerce international d’animaux vivants. Mycoplasma mycoides subsp. mycoïdes est inclus sur le Australie Liste du Groupe des agents pathogènes humains et animaux et des toxines pour le contrôle des exportations.
Formation régionale en bioinformatique et en gestion des données
L’OMSA a organisé deux sessions régionales de formation en bioinformatique et en gestion des données pour les pays bénéficiaires anglophones et francophones du projet FIRABioT. La première séance de formation organisée en avril 2024 incluait des pays anglophones (Kenya, Malawi, Namibie, Tanzanie, et Zimbabwe) et a été accueilli par l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) à Nairobi, au Kenya, soutenu par des experts d’IZS Teramo – Institut Zooprophylactique Expérimental des Abruzzes et Molise (IZSAM) – Centre collaborateur de l’OMSA en épidémiologie, modélisation et surveillance.
La bioinformatique et les outils de gestion des données sont indispensables pour renforcer les mécanismes de défense contre les menaces biologiques. Ils jouent un rôle essentiel dans la biosurveillance, en aidant à la détection et à la caractérisation des agents pathogènes émergents, ainsi qu’en analysant les preuves pertinentes en matière d’agrocriminalité et d’agroterrorisme à des fins d’attribution – un domaine connu sous le nom de médecine légale microbienne. Par conséquent, l’objectif principal des formations était de doter les professionnels de la santé animale invités de compétences avancées en bioinformatique et en gestion de données, renforçant ainsi leurs capacités de diagnostic et de surveillance.
Dr Jean Baka Domelevo – Responsable Données et Méthodes de Recherche à l’ILRI dirigeant une démonstration pour les participants lors de la formation en bioinformatique pour les pays bénéficiaires anglophones. Photo © I. Busuulwa (omsa) 2024
La deuxième séance de formation a été réalisée en octobre 2024 pour les pays francophones (Algérie, Congo (République), Madagascar, et Maroc – ainsi que le pays hôte Tunisie). Hébergé par le Institut Pasteur de Tunis (IPT), soutenue par des experts de l’ILRI et de l’IZS Teramo, cette session a doté les professionnels de la santé animale de compétences avancées en bioinformatique et en gestion des données.
Une partie des participants travaillant sur leur ordinateur lors d’une des séances pratiques. Photo © I. Busuulwa (omsa) 2024
Formation en communication sur les risques et les crises
Enfin, en avril 2024, l’OMSA a dispensé une formation sur Communication sur les risques et les crises pour les urgences sanitaires animales pour l’ensemble des neuf pays bénéficiaires du projet FIRABioT ; animé par des experts de l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI), du Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, de l’Université internationale des États-Unis en Afrique (USIU-A) et d’Action pour la protection des animaux en Afrique (APAA). Les sessions combinaient théorie et exercices pratiques, en se concentrant sur les compétences essentielles pour gérer la communication lors d’urgences sanitaires animales, telles que la cartographie et l’engagement des parties prenantes, l’élaboration de stratégies de communication sur les risques, la lutte contre la désinformation et la désinformation, entre autres.
Pour les professionnels de la santé animale de la région, une communication efficace est essentielle pour gérer les urgences zoosanitaires et protéger le bien-être animal. Les Services vétérinaires jouent un rôle important dans la communication sur les risques et les crises lors des situations d’urgence, que ces urgences soient d’origine naturelle, accidentelle ou délibérée. Les participants ont été encouragés à favoriser la collaboration et la communication transparente afin de promouvoir la confiance et la compréhension entre leurs parties prenantes et partenaires.
La formation a constitué un grand pas en avant dans l’amélioration des capacités de communication sur les risques et les crises des Services vétérinaires dans toute l’Afrique. En mettant l’accent sur une communication claire et efficace, les Services vétérinaires et les experts en santé animale peuvent mieux protéger la santé animale tout en préservant la santé publique.
Des participants sélectionnés prenant part à un exercice de simulation d’événement délibéré sur l’adressage aux médias, lors de la formation sur la communication des risques. Photo © I. Busuulwa (omsa) 2024
Regarder vers l’avenir
En 2025, l’OMSA continuera d’organiser des activités nationales et régionales en Afrique dans le cadre du projet FIRABioT, en travaillant en étroite collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux en Afrique. Ces activités comprendront l’élaboration de lignes directrices sur la biosécurité en laboratoire, la formation au diagnostic, le jumelage de laboratoires, la révision de la législation vétérinaire, les plans d’urgence, les ateliers sur l’agrocriminalité et l’agroterrorisme et la formation sur les exercices de simulation de maladies.
Ces efforts contribuent de manière significative à la sécurité sanitaire mondiale et à l’atténuation des menaces biologiques, contribuant directement au renforcement de la composante santé animale de l’Initiative phare pour atténuer les menaces biologiques en Afrique (SIMBA). Certains des résultats de ces activités seront partagés lors du prochain Conférence mondiale sur la réduction des menaces biologiques d’OMSA – qui aura lieu à Genève le 28 – 30 octobre 2025.