Du 8 au 11 septembre 2025, l’OMSA a facilité l’évaluation finale de la mise en œuvre du premier Plan d’action national (PAN 1.0) de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) (2017-2022) en organisant un atelier multisectoriel de renforcement des capacités à Windhoek, la capitale de la Namibie. Cet examen a permis d’évaluer les progrès obtenus dans la mise en œuvre des politiques, d’identifier les forces institutionnelles et les défis systémiques, et d’en tirer de précieux enseignements pour guider les réformes de gouvernance fondées sur des données probantes et de mieux préparer l’élaboration du deuxième Plan d’action national sur la résistance aux antimicrobiens (PAN 2.0). Vingt-trois participants, responsables d’activités visant « Une seule santé » (One Health) et la résistance aux antimicrobiens, représentant les Ministères tripartites de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement, ont participé à l’atelier. L’objectif principal de l’évaluation était de tirer des leçons qui appuieraient les réformes de gouvernance fondées sur des données probantes et de veiller à ce que le PAN 2.0 soit entièrement fondé sur des données probantes, axé sur les résultats, aligné sur les priorités nationales et capable d’avoir un impact mesurable et de réaliser des progrès durables.
• Financement : Il n’y a pas d’allocation budgétaire nationale spécifique, ce qui entraîne une dépendance importante vis-à-vis du financement des bailleurs extérieurs.
• Coordination : Les ministères et les secteurs opèrent souvent de manière isolée, ce qui entrave la mise en œuvre des approches intégrées « Une seule santé ».
• Intégration des données : Les systèmes de surveillance de la santé humaine, animale et environnementale restent fragmentés.
• Gérance : Les initiatives de gestion des antimicrobiens sont en grande partie confinées à des phases pilotes, en raison de l’application inadéquate des règlements sur la prescription et la distribution.
• Couverture de la PCI : La mise en œuvre est incohérente et la couverture est limitée, en particulier dans les établissements de santé ruraux et les services vétérinaires.
• Intégration : La résistance aux antimicrobiens n’a pas été pleinement intégrée dans les cadres plus larges de sécurité sanitaire, d’agriculture et de développement, ce qui limite sa durabilité à long terme.
Aperçu de l’impact de l’évaluation finale sur les politiques de mise en œuvre du PAN
Les principaux enseignements de l’évaluation finale soulignent qu’une gouvernance efficace de toute politique de résistance aux antimicrobiens, c’est-à-dire ancrée dans un leadership fort et un engagement politique durable, renforcée par des institutions solides, des mécanismes de coordination efficaces et des politiques et réglementations bien conçues, caractérisées par une responsabilité et une transparence claires, est essentielle pour relever avec succès le défi de la résistance aux antimicrobiens.
La mise en œuvre du Plan d’action national (PAN) sur la résistance aux antimicrobiens n’est pas sans défis systémiques. La faible coordination entre les ministères et l’engagement multisectoriel limité entravent l’efficacité de la gouvernance, tandis que l’approche « Une Seule Santé » reste difficile à mettre en œuvre dans la pratique. L’exclusion du Ministère des Finances de l’élaboration antérieure du PAN compromet davantage la planification financière et la durabilité.
La résistance aux antimicrobiens représente une pandémie silencieuse et invisible, et les décideurs politiques ont tendance à donner la priorité aux préoccupations de santé publique les plus visibles, ce qui rend difficile un plaidoyer soutenu. En outre, des priorités nationales concurrentes et des déficits de financement persistants continuent de freiner les progrès, menaçant l’efficacité globale des efforts de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Il est essentiel de s’attaquer à ces goulets d’étranglement pour s’assurer que le PAN a un impact significatif et durable.