Paris, France

Piloter "Une Seule Santé" en Afrique

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L’Afrique continue de supporter un lourd fardeau de zoonoses et d’autres menaces pour la santé publique à l’interface entre l’animal, l’homme et l’environnement. Si l’on examine la situation des maladies animales sur le continent, la propagation croissante de maladies émergentes telles que la fièvre de la vallée du Rift et la grippe aviaire à travers les pays suscite des inquiétudes, de même que le potentiel de transmission de ces maladies à d’autres continents, par le biais des échanges commerciaux et des mouvements d’animaux.

Le travail de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), qui consiste à élaborer des normes internationales pour améliorer la santé et le bien-être des animaux, est essentiel pour empêcher la propagation d’agents pathogènes zoonotiques à l’homme par l’intermédiaire de l’environnement. Avec nos partenaires de la Quadripartite (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO, Organisation mondiale de la santé – OMS et Programme des Nations unies pour l’environnement – PNUE), nous avons récemment lancé le plan d’action conjoint One Health (OH JPA), reconnaissant la nécessité croissante d’atténuer l’impact des zoonoses et d’autres menaces sur la santé humaine et animale, ainsi que sur les moyens de subsistance. Cet effort conjoint reconnaît également la nécessité d’accroître les investissements pour renforcer les systèmes de santé et d’adopter une approche globale de la société pour prévenir les pandémies futures. Au cours de l’année écoulée, l’OMAH a défendu des activités et des programmes en Afrique qui s’inscrivaient dans le cadre du plan d’action conjoint de l’OMS. À l’occasion de la 90e session générale de l’OMSA, une mise à jour a été fournie sur la façon dont la région a progressé en 2022 dans la mise en œuvre de l’approche “Une seule santé” pour gérer les menaces sanitaires.

Améliorer la surveillance de la maladie

Parce que la détection précoce est vitale pour prévenir les pandémies, OMSA contribue à renforcer les connaissances sur la santé de la faune sauvage, et œuvre au renforcement des capacités de surveillance au niveau national en Afrique. D’ici 2022, au moins cinq pays d’Afrique de l’Ouest ont bénéficié de la formation de WOAH sur le développement de plans de surveillance intégrée des fièvres hémorragiques virales, à travers notre projet EBO-SURSY.

En outre, un jeu d’alerte a été conçu et diffusé pour aider à renforcer la surveillance en augmentant la confiance des communautés dans la notification aux autorités locales compétentes en matière de santé et de faune sauvage de l’apparition éventuelle de foyers et de débordements dans leur environnement naturel. 

Le jeu “Alert” permet aux acteurs nationaux de comprendre leur rôle dans la surveillance des maladies. En outre, dans le cadre de ses efforts pour améliorer la visibilité et la sensibilisation, la région a pu mener des campagnes radiophoniques au niveau communautaire en République démocratique du Congo et en Guinée sur les maladies zoonotiques. Cette initiative donne à la communauté la possibilité de jouer un rôle dans le système régional et national de surveillance des maladies animales.

Favoriser les collaborations multisectorielles

Parallèlement, la région a également encouragé les activités visant à renforcer les systèmes de santé nationaux grâce à l’organisation d’ateliers nationaux de transition (national bridging workshops ou NBW en Anglais) dans plus de 20 États membres d’Afrique en décembre 2022. Ce type d’atelier vise à accroître les collaborations entre les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. Les participants nationaux élaborent conjointement des feuilles de route pour améliorer la collaboration intersectorielle dans leur pays, renforçant ainsi la capacité à faire face aux principaux risques de sécurité sanitaire, dont beaucoup sont zoonotiques. En outre, un NBW spécifique avec une méthodologie sur la rage a été développé et piloté au Ghana.

 

Participants during a WOAH workshop

En collaboration avec des partenaires, l’OMSA a soutenu un atelier sous-régional visant à renforcer la capacité de 15 membres d’Afrique de l’Ouest à entreprendre une évaluation conjointe des risques liés aux maladies zoonotiques et à d’autres menaces liées à l’initiative “Une seule santé”. Le Sud-Soudan a également bénéficié d’un soutien pour la mise en place d’un mécanisme national de coordination multisectorielle pour One Health.

L’OMSA, en collaboration avec ses partenaires quadripartites, a mobilisé des ressources pour soutenir la mise en œuvre d’activités à fort impact dans les feuilles de route élaborées par les pays. La Quadripartite a également soutenu le recrutement de spécialistes One Health dans 11 pays membres pour travailler avec les parties prenantes nationales afin de maintenir l’élan de la mise en œuvre des feuilles de route.

 

Photo : Participants au cours d’un atelier de l’OMSA. 

Vers une mortalité humaine nulle due à la rage canine en Afrique

L’OMSA a également aidé les pays de la région à progresser dans l’élimination des décès humains dus à la rage transmise par les chiens.

En Afrique de l’Ouest, cinq pays ont bénéficié de la Banque de vaccins contre la rage de l’OMSA. Depuis sa création en 2012, ce mécanisme a contribué à l’élimination de la rage en permettant aux pays membres d’accéder à des vaccins de haute qualité à un prix abordable et en temps opportun. Ces vaccins servent de déclencheurs pour la mise en œuvre de campagnes de vaccination de masse, essentielles à toute stratégie nationale efficace d’élimination de la rage.

Grâce au soutien de la collaboration quadripartite, la Namibie a progressé dans l’élimination de la rage chez les animaux et les humains. Des campagnes de vaccination massive des chiens, y compris la vaccination orale contre la rage, la surveillance, les activités de renforcement des capacités et les collaborations intersectorielles ont été mises en œuvre au niveau national.

Financement de One Health (Une Seule Santé)

La majorité des pays africains appartiennent à la catégorie des pays à revenu intermédiaire faible. Par conséquent, le financement et les investissements en faveur de Une Seule Santé restent essentiels pour réaliser des progrès durables aux niveaux national et régional. L’implication des institutions de financement et des donateurs, des organisations internationales et d’autres partenaires, ainsi que l’engagement en faveur de sources de financement durables aux niveaux régional, national et infranational sont nécessaires en Afrique. Les pays membres ont répondu au premier appel à propositions du Fonds de lutte contre les pandémies, un nouveau mécanisme de financement multilatéral destiné à soutenir la prévention des pandémies, la préparation et la réponse aux futures pandémies.

 

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