
Overview of the participants. Picture (c) communication (woah) 2025.
Aperçu des participants. Photo (c) communication (omsa) 2025.
Dans le cadre d’une réunion stratégique visant à éradiquer l’une des maladies animales les plus dévastatrices de la région, la peste des petits ruminants (PPR), la 4e réunion régionale sur la feuille de route relative à la PPR pour les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Southern African Development Community, SADC) s’est tenue à Maputo, au Mozambique, du 7 au 9 octobre 2025. Organisée à l’hôtel Radisson Blu, cette réunion a rassemblé les Directeurs/trices des services vétérinaires / Délégué(e)s de l’OMSA et les coordinateurs PPR des États membres de la SADC, des experts techniques et des partenaires régionaux afin d’évaluer les progrès accomplis et de tracer la voie vers l’éradication de la PPR d’ici 2030.
Les discours d’ouverture ont été prononcés par le Représentant régional de l’OMSA pour l’Afrique australe, le Représentant de la FAO au Mozambique, ainsi que les représentants de l’UA-BIRA, de l’UA-PANVAC et le Secrétariat de la SADC. Tous les intervenants ont souligné l’importance socio-économique de l’éradication de la PPR et ont réaffirmé l’objectif mondial d’éliminer la maladie dans les cinq prochaines années, d’ici 2030.
La réunion a été officiellement ouverte par M. Momade Juízo, Secrétaire d’État chargé de la mer et de la pêche au sein du Ministère mozambicain de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Pêche (MAAP). Dans son allocution, M. Juízo a souligné que l’éradication de la PPR constituait une étape cruciale pour la production animale, la sécurité alimentaire et le développement régional.
« Aucun pays ne peut gagner cette bataille seul », a-t-il déclaré, appelant à une approche régionale commune.
Il a plaidé en faveur d’un financement durable, d’un renforcement des capacités, de systèmes de quarantaine robustes, de campagnes de sensibilisation ciblées et d’un engagement politique sans faille. Il a affirmé que le Mozambique était prêt à accompagner les autres pays de la SADC dans leur cheminement vers une région exempte de PPR, soulignant que l’éradication de la maladie n’était pas seulement un objectif technique, mais aussi un impératif moral et économique.
La peste des petits ruminants, une maladie virale hautement contagieuse qui touche les moutons et les chèvres, continue de menacer les moyens de subsistance de plus de 330 millions de familles rurales dans le monde. Elle touche plus de 70 pays dans le monde. Dans la région de la SADC, les moutons et les chèvres ne sont pas seulement un élément essentiel du secteur de l’élevage, mais aussi la base sur laquelle reposent les moyens de subsistance de millions de ménages ruraux. Les statistiques montrent que la région de la SADC compte environ 96,8 millions de petits ruminants, qui fournissent de la nourriture, des revenus, un capital social et même une identité culturelle aux communautés rurales. On estime que la PPR cause chaque année entre 1,5 et 2,1 milliards de dollars américains de pertes économiques en Afrique. Ce chiffre n’est pas abstrait ; il représente la souffrance réelle de milliers et de milliers de familles. La bonne nouvelle, c’est que la région de l’Afrique australe est en passe d’atteindre l’objectif mondial d’éradication de la PPR d’ici 2030.
Actuellement, parmi les 16 États-membres de la SADC, sept pays – l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho, Madagascar, Maurice, le sud de la Namibie – ont obtenu le statut officiel de zone indemne de PPR auprès de l’OMSA. Cinq autres pays – le Malawi, le Mozambique, les Seychelles, la Zambie, le Zimbabwe et la zone communale du nord de la Namibie – n’ont jamais signalé de cas de PPR et sont sur le point d’obtenir le statut « indemne de PPR ». Cela signifie que la plupart des pays de la région de la SADC sont soit indemnes de PPR, soit sur le point d’obtenir ce statut. La SADC n’est plus qu’à un pas de l’objectif d’éradication régionale. Cependant, la PPR ne respecte pas les frontières nationales. Tant que le virus continuera de circuler dans certains pays, toute la région restera menacée.
En 2015, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) ont lancé la Stratégie mondiale de lutte et d’éradication de la PPR (PPR GCES), avec l’objectif ambitieux d’éradiquer la maladie d’ici 2030. Les deuxième et troisième phases du Programme mondial d’éradication de la PPR (PPR GEP II et III) ont été lancées en novembre 2022 sous le nom de « Plan directeur pour l’éradication de la PPR d’ici 2030 ». L’objectif principal du Plan directeur du PPR GEP est l’éradication de la PPR d’ici 2030, ainsi que la réduction des impacts d’autres maladies à fort impact et zoonotiques touchant les petits ruminants. Le lancement du Programme panafricain pour l’éradication de la PPR et la lutte contre d’autres maladies prioritaires des petits ruminants constitue une étape clé dans la réalisation de l’objectif d’éradication de la PPR en Afrique.
La réunion de Maputo a permis d’évaluer la situation épidémiologique, d’examiner les progrès accomplis depuis la troisième réunion sur la feuille de route qui s’est tenue à Gaborone (Botswana) en 2022, d’évaluer les stratégies nationales et de discuter de la création d’une zone tampon en Angola, au Congo (RDC) et en Tanzanie, afin d’empêcher la propagation de la maladie dans la région de l’Afrique australe.
Les participants se sont mis d’accord sur les prochaines étapes clés, notamment l’intensification de la surveillance, l’harmonisation des campagnes de vaccination dans les pays infectés et la soumission de dossiers de certification d’indemne de PPR à l’OMSA. Alors que le compte à rebours vers 2030 se poursuit, la réunion de Maputo a réaffirmé la solidarité régionale et l’engagement à éradiquer la PPR, à protéger les moyens de subsistance, à renforcer les systèmes de santé animale et à promouvoir le développement durable dans toute l’Afrique australe.