Le Représentant Régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé animale, le Dr Karim Tounkara, s’est joint à la conférence de presse organisée par l’Organisation mondiale de la santé et animée par sa Directrice régionale pour l’Afrique, la Dre Matshidiso Moeti. La conférence de presse a porté sur le risque accru de transmission de maladies zoonotiques, comme la variole du singe, entre les animaux et les humains, et sur son impact dans la région.
Dans son discours d’ouverture, la Dre Moeti a brossé un tableau de la situation sur le continent, citant le fait que plus de 60 % des maladies infectieuses humaines et plus de 75 % des maladies infectieuses émergentes sont causées par des agents pathogènes partagés avec des animaux sauvages ou domestiques. Ces maladies sont à l’origine d’une charge de morbidité considérable, qui se traduit chaque année par un milliard de malades et des millions de décès dans le monde
Dans son discours d’ouverture, le Dr Karim Tounkara a insisté sur la nécessité d’une collaboration multisectorielle en matière de santé, plus que jamais nécessaire.
“Selon notre système mondial d’information sur la santé animale (WAHIS), les zoonoses les plus signalées chez les animaux par nos 54 États membres africains au cours des quatre dernières années sont la rage, le charbon bactéridien, la grippe aviaire hautement pathogène et la fièvre de la vallée du Rift. La rage est la maladie la plus déclarée, 44 pays ayant signalé sa présence au moins une fois chez des animaux domestiques et 26 chez des animaux sauvages” a-t-il précisé.
Dr. Karim Tounkara - Représentant Régional pour l'Afrique - Organisation mondiale de la santé animale.
Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique,
Dr Franklin Asiedu Bekoe, Directeur de la santé publique, Ghana ,
La presse,
Distingués invités,
Je suis très heureux de vous transmettre les salutations chaleureuses de la Dre Monique Eloit, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), fondée sous le nom d’Office International des Epizooties (OIE) en 1924.
Merci de nous avoir invités et de nous donner l’occasion d’aborder ce sujet important.
Le mandat de notre Organisation est d’améliorer la santé animale dans le monde, assurant ainsi un meilleur avenir pour tous. Nous y parvenons notamment en diffusant des informations sur les maladies animales et en utilisant des stratégies fondées sur la science pour limiter leur impact potentiellement négatif sur la société. Nous surveillons l’émergence et le développement des maladies animales, qu’elles touchent le bétail, les animaux aquatiques ou la faune sauvage, afin de les combattre avant qu’elles ne deviennent une menace pour la santé publique.
On estime aujourd’hui que 60 % des agents pathogènes à l’origine de maladies infectieuses humaines existantes proviennent d’animaux domestiques ou sauvages : nous les appelons zoonoses ; au moins 75 % des agents pathogènes humains émergents sont d’origine animale.
Ces chiffres nous rappellent que les maladies ignorent les frontières et les barrières entre espèces.
Selon notre Système mondial d’information sur la santé animale (WAHIS), les zoonoses animales les plus signalées par nos 54 États membres africains au cours des quatre dernières années sont la rage, le charbon, l’influenza aviaire hautement pathogène et la fièvre de la vallée du Rift. La rage a été la maladie la plus déclarée, 44 pays ayant signalé sa présence au moins une fois chez des animaux domestiques et 26 chez des animaux sauvages. Comme vous le savez tous, il existe un plan stratégique mondial visant à mettre fin aux décès humains dus à la rage canine d’ici 2030.
Les maladies émergentes et ré-émergentes à l’interface entre l’homme, l’animal et les écosystèmes sont de plus en plus fréquentes en Afrique. Ce phénomène est favorisé par divers facteurs tels que les changements dans l’utilisation des terres, l’augmentation des niveaux de production animale intensive, l’expansion des terres cultivées et l’expansion urbaine. Ces facteurs, combinés à d’autres comme le changement climatique, ont accentué l’empiètement de l’homme sur les habitats naturels, déplaçant des animaux qui vivaient auparavant de manière isolée et réduisant la biodiversité. Ces perturbations des écosystèmes naturels augmentent le risque de propagation des maladies entre les animaux et les humains.
L’apparition de zoonoses prouve la nécessité d’une collaboration durable et à long terme dans le cadre de l’initiative “Une Seule Santé”, qui appelle une approche holistique et systémique reconnaissant l’interconnexion entre la santé des hommes, des animaux, des plantes et de l’environnement. C’est pourquoi toutes les aides de OMSA sont fournies dans le cadre de l’accord Tripartite mondial Une Seule Santé initialement signé en 2010 entre l’OMSA, l’OMS et la FAO (désormais Quadripartite avec l’inclusion du PNUE en tant que partenaire égal) et de l’établissement du secrétariat Tripartite Une Seule Santé de la région Afrique (désormais Quadripartite) en 2019.
L’OMSA a fixé des normes de santé et de bien-être animal afin d’améliorer la santé publique vétérinaire et de sécuriser le commerce international des animaux et de leurs produits. En outre, elle a mis en place plusieurs initiatives pour renforcer les capacités des services vétérinaires, y compris des laboratoires vétérinaires, notamment par le biais de son programme phare : le Processus de Performance des Services Vétérinaires (PVS). Nous avons également développé le Cadre de la santé de la faune sauvage et mis en œuvre des projets spécifiques visant à améliorer les systèmes de surveillance des maladies animales tels que EBO-SURSY et REDISSE.
L’OMSA entreprend des activités conjointes de renforcement des capacités avec l’OMS, telles que : les missions conjointes d’évaluation externe, les évaluations conjointes des risques, les évaluations nationales de la Performance des Services Vétérinaires et du Règlement Sanitaire International (PVS – RSI) par le biais d’ateliers nationaux de passerelles (national bridging workshops, NBW).
L’OMSA soutient le processus de négociation pour le développement d’un nouvel instrument international sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies.
N’oublions pas que la santé animale est notre santé, c’est la santé de tous. Ensemble, nous pouvons trouver des solutions concrètes pour un monde plus sain et plus durable.
Je vous remercie.