Harare, Zimbabwe

Le Zimbabwe développe un nouveau vaccin contre une maladie bovine mortelle

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L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire multi-partenaires pour la résistance aux antimicrobiens (AMR-MPTF) au Zimbabwe, a soutenu la Direction des services vétérinaires (DSV) du Zimbabwe dans le développement d’un vaccin contre une maladie mortelle du bétail bovin, la theileriose, communément appelée “maladie de janvier”.

Le projet AMR-MPTF a été mis en place, étant donné la nature transnationale et multisectorielle de la résistance aux antimicrobiens (RAM) et le soutien demandé par les pays et d’autres parties prenantes, la Tripartite – un partenariat de longue date entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – intensifie les efforts existants pour aider les pays à contrer de toute urgence cette menace immédiate par le biais d’une approche One Health ou Une Seule Santé.

Au Zimbabwe, le projet AMR-MPTF a été approuvé en juin 2021. Le projet a été officiellement lancé en décembre 2021 et à pu faciliter la composante de la santé animale avec un soutien financier, logistique et technique.

La theilériose est l’une des quatre principales maladies transmises par les tiques au Zimbabwe, à savoir l’anaplasmose (maladie des galles), la babésiose (eau rouge), la theilériose (maladie de janvier) et la cowdriose. La production du vaccin constitue une grande avancée pour le secteur de la santé animale dans le pays.

Lors de son intervention auprès d’une agence de presse locale, le Directeur général de la Direction des services vétérinaires (DSV), le Dr Josphat Nyika (Délégué du Zimbabwe auprès de l’OMSA), a souligné que les 20 000 premières doses produites représentaient une percée réussie après plusieurs années de travail acharné. Bien que les quantités sont plutôt modestes, le premier lot sera destiné en priorité aux foyers de maladie.

Pour sa part, le Dr Pious Makaya, Directeur de la Division des services techniques vétérinaires de la DSV au Zimbabwe, qui supervise la production du vaccin, s’est réjouit de “…la ressuscitation du vaccine anti-theileriose (BOLVAC), par le Laboratoire Central Vétérinaire de la Direction des services technique vétérinaires (DVTS), de la Direction des services vétérinaires du Zimabwe”.

Le vaccin contre la theilériose appelé BOLVAC a été produit pour la première fois par le Central Veterinary Laboratory (CVL) du Zimbabwe en 1989 à partir d’une la souche vaccinale de Theileria parva propre au Zimbabwe, isolée à la ferme Boleni dans le district de Goromonzi, d’où le nom de vaccin BOLVAC. La production du vaccin BOLVAC a ensuite été progressivement abandonné à la fin des années 1990, principalement en raison d’une forte rotation du personnel technique et d’un financement insuffisant.

Après avoir reçu un soutien financier pour la formation à la production de vaccins contre la theilériose et pour l’achat d’équipements et de réactifs par le gouvernement du Zimbabwe, le projet AMR-MPTF (FAO et OMSA) et la Direction des services vétérinaires (DSV), par l’intermédiaire du Laboratoire vétérinaire central et de la Division des services techniques vétérinaires (DVTS), ont réalisé une percée et relancé la production du vaccin BOLVAC anti-theileriose. Le CVL a réussi à produire le premier lot de 20 460 doses le 20 août 2022. Il s’agit du premier lot en vue d’atteindre l’objectif annuel du DVTS de produire 100 000 doses de vaccin BOLVAC d’ici la fin 2022. Outre le BOLVAC, le CVL a la capacité de produire deux (2) autres vaccins contre les maladies transmises par les tiques, à savoir l’anaplasmose et la babésiose.

La réactivation de la production de vaccins BOLVAC est une avancée majeure car le Zimbabwe peut désormais produire des vaccins contre trois des quatre principales maladies transmises par les tiques prévalant au Zimbabwe. Grâce à cette capacité de production, le pays est désormais prêt à déployer sa stratégie de contrôle intégré des tiques et des maladies transmises par les tiques (en Anglais : ITTBDCS), composée de trois (3) éléments principaux, à savoir les bains d’immersion de détiquage, la surveillance de la résistance aux acaricides et l’utilisation de vaccins contre les maladies à tiques.

Pious Makaya

L’OMSA continuera à soutenir le Zimbabwe par le biais du projet AMR-MPTF dans la promotion de l’utilisation de vaccins comme alternative à l’utilisation irrationnelle d’antibiotiques contre la theilériose bovine.

En outre, en collaboration avec la Medicinal Control Authority of Zimbabwe (MCAZ), l’autorité nationale d’autorisations de mise sur le marché (AMM), l’OMSA soutient la réalisation d’une cartographie de la chaîne d’approvisionnement des médicaments légaux afin de mieux comprendre les voies de distribution des médicaments vétérinaires. En outre, la cartographie de la chaîne d’approvisionnement sera également réalisée pour la distribution des médicaments illégaux afin d’atténuer le risque et de combattre le commerce transfrontalier illégal et le commerce de médicaments falsifiés et de qualité inférieure.

Dr Pious Makaya, Directeur, Division des services techniques vétérinaires, Zimbabwe. Photo (c) M. Sirdar (OMSA ) 2022.

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