Dans le cadre d’une intervention plus vaste, la Tripartite (OIE, OMS et FAO) a aidé le Lesotho à organiser un atelier d’une semaine visant à réaliser une analyse de la situation concernant la résistance aux antimicrobiens (RAM) au Lesotho du 18 au 22 mars 2019.
L’objectif de l’atelier était de lancer l’élaboration d’un plan national d’action “Une Seule Santé” (One Health) pour la résistance aux antimicrobiens, conformément au plan d’action mondial, en commençant par analyser la situation actuelle.
Les objectifs spécifiques de l’intervention globale étaient les suivants:
i. Guider la réalisation d’une analyse de la situation sur la résistance aux antimicrobiens.
ii. Faciliter le développement et la documentation du Plan national d’action-RAM du Lesotho, notamment:
— a. L’élaboration d’un plan opérationnel avec prévisions budgétaires.
— b. Cadre de suivi et d’évaluation avec des indicateurs clairs avec des bases de référence et des objectifs.
iii. Présenter le projet de Plan national d’action-RAM pour validation par les parties prenantes avant la finalisation.
L’atelier de Maseru a permis d’aborder le premier point i., c’est-à-dire réaliser une analyse de la situation sur la résistance aux antimicrobiens.
43 personnes représentant un large éventail d’institutions gouvernementales et privées, telles que le Mnistère de la Santé, une pharmacie privée, la section Lesotho du Media Institute of Southern Africa, le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire: sections des végétaux, élevage et vétérinaires, le Laboratoire National de Référence, le Ministère de l’Eau, la Christian Health Association of Lesotho, l’Université Nationale du Lesotho: départements de santé humaine et animale, la National Health Training College, le Lesotho Agricultural College, services cliniques de santé / épidémiologie, le Ministère des Finances, le Ministère du Développement et de la Planification, l’initiative Clinton Health Access, ainsi que les représentations régionales et sous-régionales de la Tripartite.
La mauvaise utilisation des antimicrobiens a entraîné une résistance aux antimicrobiens (RAM) entraînant des décès inutiles et une augmentation des coûts de traitement en médecine humaine. La RAM affecte le bien-être et la production des animaux en créant un stress inutile pour les animaux terrestres – aussi bien les animaux d’élevage et les animaux de compagnie – que les animaux aquatiques.
Photo de groupe. Crédit photo (c) O. Valsson (oie) 2019.
La situation est considérée comme encore plus grave en Afrique subsaharienne par rapport aux régions plus développées, où l’utilisation irrationnelle des antimicrobiens est reconnue comme une pratique courante et où dans certains pays les antimicrobiens sont facilement disponibles sans prescription. Par ailleurs les produits de qualité inférieure et falsifiés sont considérés par les autorités nationales comme un problème réel et immédiat. Dans la sous-région, ces facteurs se manifestent chaque année en nombres élevés de décès attribués à la RAM. L’Afrique subsaharienne souffre d’un grave manque de systèmes pour promouvoir et imposer l’utilisation rationnelle des antimicrobiens, notamment l’absence de législation et / ou la faible application des lois existantes sur l’utilisation et la distribution des antimicrobiens, le manque de sensibilisation du public au risque de sur-utilisation ou abus d’antimicrobiens, le manque de capacité de diagnostic pour guider le traitement et le faible accès aux systèmes de santé.
Au Lesotho, où des maladies infectieuses telles que le VIH et les maladies des voies respiratoires inférieures comptent parmi les quatre principales causes de morbidité et parmi les dix principales causes de mortalité, un contrôle approprié des antimicrobiens est essentiel pour réduire au minimum le risque, l’ampleur et le taux de résistance aux antimicrobiens.
La Dre Sekesai Zinyowera, consultante de l’OMS et coordinatrice RAM au Zimbabwe. Crédit photo © O. Valsson (oie) 2019.