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La résistance aux antimicrobiens (RAM) continue de représenter une menace mondiale, l’Afrique étant confrontée à des défis importants pour prévenir la propagation des « superbactéries » résistantes aux médicaments, tant dans le secteur de la santé humaine que dans celui de la santé animale. Reconnaissant l’urgence du suivi par les pays de la déclaration politique approuvée par leurs gouvernements respectifs, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a organisé en Éthiopie un atelier sur le plaidoyer en faveur de l’engagement vers la réunion de haut niveau (UNGA-HLM) sur la RAM, en parallèle avec la 26e conférence de la Commission régionale de l’OMSA pour l’Afrique.
Cet événement crucial a rassemblé des représentants de membres africains de l’OMSA pour se tenir au courant des efforts actuels et futurs de l’OMSA pour combattre la RAM, souligner les stratégies régionales en relation avec les nouveaux objectifs d’engagement de l’AGNU et les étapes pratiques pour aborder la RAM dans la santé animale tout en mettant en œuvre de manière durable les plans d’action nationaux One Health RAM.
La résistance aux antimicrobiens menace non seulement la santé des personnes et des animaux, mais elle a également des répercussions économiques, car elle affecte les moyens de subsistance qui dépendent de l’agriculture, de l’élevage et de la sécurité alimentaire. La mission permanente de l’OMSA est d’aider les pays à adopter des politiques qui garantissent l’utilisation responsable des antimicrobiens, en particulier dans le secteur de la santé animale.
L’atelier sur la résistance aux antimicrobiens a constitué une étape importante du 7e plan stratégique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens de l’OMSA. L’atelier avait trois objectifs principaux :
Sensibilisation aux politiques de lutte contre la résistance aux antimicrobiens : L’OMSA a fourni aux participants des mises à jour sur ses initiatives liées à la RAM, soulignant l’importance de la mise en œuvre des engagements pris lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) sur la RAM en 2024. Les participants ont été encouragés à intégrer ces normes mondiales dans leurs pratiques vétérinaires nationales afin de préserver l’efficacité future des antimicrobiens. L’utilisation de la liste OMSA des maladies pour lesquelles la vaccination pourrait réduire l’utilisation des antimicrobiens a été soulignée comme une orientation essentielle pour les pays membres lors de la priorisation des maladies animales pour la vaccination.
Progrès des outils de surveillance de la résistance aux antimicrobiens : Une grande partie de l’atelier s’est concentrée sur des systèmes clés comme ANIMUSE, qui suit l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux, et la plateforme VSAFE, un système de suivi et de surveillance des produits vétérinaires de qualité inférieure et falsifiés. L’OMSA a souligné la nécessité pour les pays de continuer à utiliser ces plateformes en ligne pour la communication des données, en utilisant les rapports nationaux pour contribuer à des données nationales plus complètes et fondées sur des preuves pour la prise de décision politique et l’investissement dans les plans d’action nationaux de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Mise en œuvre des engagements mondiaux : L’atelier a permis aux délégués de discuter des défis et des obstacles auxquels les pays africains sont confrontés dans la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des engagements mondiaux en matière de résistance aux antimicrobiens. L’OMSA a proposé un soutien technique pour aider les pays à surmonter ces obstacles et à garantir l’efficacité continue des traitements antimicrobiens.
L’atelier en Éthiopie a été marqué par un haut niveau de collaboration entre de multiples parties prenantes, y compris le ministère fédéral de l’agriculture de l’Éthiopie, la FAO et l’UA-BIRA. Ces partenariats sont essentiels au succès de l’approche « Une seule santé », qui encourage la collaboration entre les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale pour traiter des questions de santé complexes telles que la résistance aux antimicrobiens.
L’atelier a également encouragé les pays à publier et à partager leurs rapports nationaux sur l’AMU et à les diffuser tout en partageant les expériences entre les secteurs, favorisant ainsi un sens plus fort de la coopération multisectorielle. Cet atelier de l’OMSA a cherché à faciliter les conversations menant à des solutions régionales à long terme qui sont à la fois pratiques et évolutives.
À l’issue de l’atelier, un sentiment optimiste d’engagement dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens sur le continent africain s’est dégagé, malgré les difficultés rencontrées. Les délégués se sont engagés à continuer à partager leurs connaissances, à améliorer leurs rapports sur l’utilisation des antimicrobiens et à donner la priorité aux efforts visant à contenir la résistance aux antimicrobiens dans le domaine de la santé animale.
L’OMSA continuera à fournir un soutien technique et politique pour aider ses membres à mettre en œuvre leurs plans d’action nationaux (PAN) sur la RAM et à suivre leurs progrès. Cet effort de collaboration sera essentiel pour protéger la santé des animaux et des personnes sur tout le continent.