La 21ème Conférence de la Commission Régionale pour l’Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) a eu lieu à Rabat (au Maroc) du 17 au 20 février 2015. La Conférence, qui a réuni quelque 120 participants, a été présidé par le Dr Abderahman El-Abrak, Délégué de l’OIE pour le Maroc, avec à ses côtés le Dr Bernard Vallat, Directeur général de l’OIE, la Dre Karin Schwabenbauer, Déléguée OIE de l’Allemagne et Présidente de l’OIE (Conseil et Assemblée Mondiale), le Dr Yacouba Samaké, Représentant Régional de l’OIE pour l’Afrique, ainsi que la Dre Marosi Molomo, Déléguée OIE du Royaume du Lesotho et Présidente de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique. Un accueil chaleureux a été réservé à Mme Awilo Ochieng – Pernet, la Présidente de la Commission du Codex Alimentarius (CAC).
La séance inaugurale a eu lieu dans la salle de conférence du Centre des Congrès et des Expositions de Rabat “Mohamed VI” à Skhirat, en présence de M. Ahmed Bentouhami, le Directeur de l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA), au nom du Ministre de l’Agriculture et des Pêches Maritimes du Maroc, SE Aziz Akhannouch. Le Ministre, dans son discours, a évoqué la situation sanitaire récente dans la sous-région «… avec l’apparition de la fièvre aphteuse, illustrant la grave menace posée par les maladies à notre production animale et son impact socio-économique sur le secteur de l’élevage»
La Dre. Karin Schwabenbauer, Déléguée OIE de l’Allemagne et Présidente du Conseil de l’OIE et de l’Assemblée Mondiale des Délégués de l’OIE, élue en mai 2012, a fait appel à la jeune génération de vétérinaires en leur demandant de s’impliquer dans l’OIE, à tous les niveaux. Se référant bien évidemment aux prochaines élections, elle a déclaré que: «… L’OIE est une organisation qui a atteint un certain âge – nous venons de fêter ses 90 ans. Ceci est très bien, mais nous devons garder à l’esprit que certains d’entre nous prennent également de l’âge. Et c’est notre responsabilité et même notre devoir de d’appuyer la prochaine génération, et de laisser la place quand le moment est venu. C’est ce que nous avons demandé quand nous étions jeunes. Nous ne devrions pas l’oublier et encourager nos jeunes, car ils sont notre avenir …!».
La Dre Marosi Molomo, Déléguée OIE du Royaume du Lesotho et actuel Présidente de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique, a souligné le rôle positif des missions menées dans le cadre du processus PVS en Afrique: «.. pour faciliter la catégorisation et la hiérarchisation des maladies animales et des zoonoses dans la préparation de nos budgets nationaux et d’améliorer nos services vétérinaires ».
Elle a par ailleurs déclaré que: «… l’Afrique a le potentiel d’accroitre la production animale et celle des produits dénués de risque, à condition d’appréhender ces défis de manière globale. Nous sommes conscients de la composante CAADP sur l’amélioration de l’élevage (Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique, PDDAA) et de l’avancement des pays membres dans ce contexte. Nous souhaitons remercier tout particulièrement les Chefs d’Etat africains et les organisations internationales pour leur soutien indéfectible à l’industrie de l’élevage dans son ensemble ».
Dr Bernard Vallat, Directeur général de l’OIE a prononcé un discours dans lequel il a rappelé que le Maroc fait partie des pays qui ont fondé l’Office International des Epizooties, il y a maintenant 90 ans, en 1924. Il a également souhaité la bienvenue à l’OIE aux deux nouveaux pays membres Africains, à savoir le Libéria et le Soudan du Sud. Ils portent le nombre total des pays membres à 180.
Se référant au séminaire technique sur les partenariats public-privé, qui a eu lieu à la veille de la Conférence, le lundi, il a déclaré que «…notre capacité à lutter contre les maladies animales à l’échelle mondiale dépend de la bonne gouvernance des services vétérinaires nationaux. Cette bonne gouvernance signifie une législation adéquate, des programmes d’enseignement vétérinaires adaptes, l’allocation de ressources humaines et financières suffisantes aux services vétérinaires , aux services de l’élevage et ceux de la santé des animaux aquatiques, ainsi que des partenariats public-privé appropriés qui impliquent les composantes publiques et privées des services vétérinaires et les représentants des éleveurs »
Les 34 pays africains représentés à la Conférence étaient l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, Djibouti, l’Ethiopie, la Guinée Equatoriale, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, Malawi, Mali, Mauritanie, Maroc, Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Rwanda, Ouganda, Sénégal, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, le Swaziland, le Tchad, le Togo, la Tunisie, la Zambie et le Zimbabwe. Par ailleurs, de nombreuses organisations internationales et régionales et de nombreux observateurs ont participé à la Conférence qui s’est tenue au Centre des Congrès et des Expositions “Mohamed VI” à Skhirat, en dehors de Rabat.
Dr. Yacouba Samaké, OIE Regional Representative for Africa, based in Bamako, Mali, reiterated the worrisome situation of Peste des Petits Ruminants (PPR) on the African continent, “… given the
high number of outbreaks reported and the global mobilisation to control the disease”. He referred to the development of a global programmes to eradicate PPR and announced the official launch of an OIE/FAO joint initiative on PPR under the GFTADs Programme at an international conference scheduled for March 2015. He also recognised the support of the Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF) in funding the Vaccine Standards and Pilot Approach to Peste des petits ruminants Control in Africa (VSPA PPR), conducted in Ghana and Burkina Faso, as well as with AU-PANVAC.
Dr. Yacouba Samaké, Représentant Régional de l’OIE pour l’Afrique, basé à Bamako, au Mali, a rappelé la situation préoccupante de la peste des petits ruminants (PPR) sur le continent africain « … étant donné le nombre élevé de foyers déclarés et la mobilisation mondiale pour lutter contre la maladie ». Il a évoqué l’élaboration d’un programme mondial pour éradiquer la PPR et a annoncé le lancement officiel de l’initiative conjointe FAO / OIE sur la PPR dans le cadre du Programme GF-TADs (la conférence internationale prévue pour mars 2015). Il a également reconnu le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates dans le financement du Projet pilote ‘approches et normes pour la vaccination dans la lutte contre la peste des petits ruminants en Afrique’ (VSPA PPR), menée au Ghana et au Burkina Faso, ainsi que avec l’UA-PANVAC.
Après l’élection du bureau de la Conférence et l’adoption de l’ordre du jour, une série de présentations techniques ont passé la revue. On se souviendra de la présentation par la Dre Monique Eloit (Directrice générale adjointe de l’OIE) et le Dr Michael Modisane (Délégué de l’OIE pour l’Afrique du Sud et Vice-Président du Conseil de l’OIE) sur le prochain plan stratégique de l’OIE, n° 6 (2016-2020), suivie par la présentation par le Dr Gideon Bruckner, au nom de la Commission des normes sanitaires pour les animaux terrestres (la Commission du Code) sur les principaux changements apportés au Code Terrestre depuis la dernière Conférence Régionale de 2013 à Lomé, au Togo.
Aussi très intéressant, cette analyse de la situation de la santé animale en Afrique par le Dr Neo Mapitse, chef adjoint du Service de l’information zoo-sanitaire de l’OIE (WAHIS) et sur les préparatifs de la conférence mondiale sur le contrôle et l’éradication de la PPR, présenté par le Dr Jemi Domenech, chargé du portefeuille PPR au sein du Service scientifique et technique de l’OIE à Paris.
La Représentation Régionale et les Représentations Sous-Régionales de l’OIE en Afrique ont présenté leurs rapports d’activité, ainsi que leurs plans pour les deux prochaines années, à savoir Bamako (Mali), Gaborone (Botswana), Tunis (Tunisie) et Nairobi (Kenya).
Lors de la Conférence, le Dr Vallat a déclaré que « le continent africain revêt pour l’OIE une importance considérable non seulement pour les questions épidémiologiques qui intéressent le monde entier, mais aussi pour tous les aspects liés aux programmes d’appui aux Services Vétérinaires pour lesquels il convenait de convaincre les Gouvernements et les partenaires du développement d’investir en fonction des risques sanitaires sans cesse croissants ».
Deux thèmes techniques particulièrement importants ont été présentés lors de la Conférence, à savoir:
Vers la fin de la deuxième journée, plusieurs organisations/agences techniques internationales et régionales, ainsi que des bailleurs de fonds, ont pris la parole pour présenter leurs points de vue aux Délégués de l’OIE en Afrique. Ainsi, des discours ont été prononcés par :
Le Gouvernement du Maroc, notamment représentée par le Services Vétérinaires nationaux, a généreusement accueilli la Conférence, avec l’appui du personnel du siège de l’OIE et des Représentations régionale et sous-régionales de l’Afrique. L’événement a été bien suivi et les débats ont été d’un très haut niveau. Les recommandations adoptées à Rabat seront présentés à la prochaine Assemblée Mondiale des Délégués des 180 Pays Membres de l’OIE pour approbation et ensuite pour mise en œuvre au niveau régional et mondial.
La prochaine conférence aura lieu en février 2017 à Swakopmund, en Namibie. Le Cameroun a exprimé son intérêt d’accueillir la Conférence en 2019
Dre. Karin Schwabenbauer, Déléguée OIE de l'Allemagne et Présidente du Conseil de l'OIE et de l'Assemblée Mondiale des Délégués de l'OIE
Crédit photos (c) OIE and P. Bastiaensen (oie) 2015.