La Journée mondiale contre la rage est l’une des plus importantes journées mondiales de sensibilisation. Elle a lieu le 28 septembre de chaque année, le thème de cette année est « Mettre fin à la Rage: Collaborer, Vacciner ».
Aujourd’hui, à l’occasion de la 14e Journée Mondiale de la Rage, les principaux représentants africains de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Alliance Mondiale pour la Lutte contre la Rage (GARC) lancent un appel conjoint aux Directeurs des Services Vétérinaires, aux Directeurs des Services de Santé Publique et aux autres partenaires de l’approche « Une Seule Santé » des États Membres de l’Afrique pour qu’ils mobilisent et accélèrent les efforts pour lutter contre la rage et débarrasser l’Afrique des décès humains dus à la transmission de la rage par les chiens d’ici 2030.
L’objectif de cette année est triple:
La rage est évitable à 100% chez les animaux et les humains, et cela peut être obtenu en vaccinant les chiens, en évitant les morsures de chien, en adoptant la prophylaxie post-exposition, en sensibilisant les communautés, en contrôlant les populations de chiens errants (conformément au bien-être animal) et en promouvant le concept de propriétaire responsable des animaux dans le cadre d’un programme de gestion de la population canine. Il n’y a pas de remède contre la rage une fois que les symptômes se développent, et les victimes de morsure meurent invariablement d’une mort lente et douloureuse. Par conséquent, la prévention doit être privilégiée.
Dans le monde, quelque 59 000 personnes meurent de la rage chaque année, ce qui signifie qu’une personne meurt de la rage toutes les 9 minutes. « Le mot Personne » désigne généralement «enfant»; en effet, les enfants sont les principales victimes de la rage et 40% d’entre elles ont moins de 15 ans, principalement dans les pays en développement d’Asie et d’Afrique. Dans ce contexte, il est extrêmement important de mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation dans les écoles, y compris les zones rurales, à l’occasion de la Journée Mondiale contre la Rage.
L’Afrique porte un lourd fardeau de cette maladie : rien qu’en Afrique subsaharienne, on estime que 21 000 personnes meurent encore de la rage chaque année. Environ 99% des cas humains sont dus à des morsures de chiens infectés. La vaccination des chiens est la méthode la plus pérenne et la plus rentable (coût – bénéfice) pour interrompre le cycle de transmission de la maladie entre les animaux et les humains. En vaccinant 70% des chiens chaque année, la rage pourrait être éradiquée chez les chiens et le nombre de cas humains serait rapidement proche de zéro.
En ce qui concerne l’approche par étapes de l’élimination de la rage et son rôle dans l’atteinte de l’objectif « Zéro d’ici 2030 », le GARC a travaillé avec la tripartite et avec les points focaux de la rage, les autorités nationales et les experts pour évaluer la situation actuelle de la rage dans chaque pays et élaborer un plan de travail clair qui contribue à une approche stratégique bien conçue de l’élimination de la rage (31 territoires africains en août 2020). Les initiatives éducatives à travers la plateforme éducative GARC ont atteint plus de 1,8 million de personnes en Afrique (en décembre 2019) et contribuent à la mise en place d’une fondation solide pour des activités efficaces et durables d’élimination de la rage.
Des vaccins antirabiques sûrs, efficaces et à un prix abordable pour chiens, produits selon les normes de l’OIE, sont aujourd’hui disponibles. De même, il est important de rendre le vaccin contre la rage humaine (et les immunoglobulines) largement disponible et accessible aux victimes de morsures de chien pour éviter la mort chez les humains.
Depuis sa création en 2012, la Banque de vaccins antirabiques de l’OIE a délivré plus de 25,3 millions de doses (en d’octobre 2019) de vaccin canin dans 37 pays d’Afrique et d’Asie ; en plus des efforts considérables déployés par les pays eux-mêmes à travers l’approvisionnement local, non seulement par les gouvernements nationaux, mais aussi par les autorités locales (municipalités, comtés, districts, provinces). De nombreux pays réalisent aujourd’hui des progrès impressionnants en atteignant le seuil de 70% de vaccination des chiens, rompant ainsi le cycle de transmission et améliorant les statistiques sur la rage. Cela inclut les pays précédemment touchés qui n’ont signalé aucun décès dû à la rage pendant les dernières années consécutives.
Cette approche « Une Seule Santé » et la collaboration entre les secteurs est un axe majeur du travail de la FAO avec les autorités gouvernementales nationales pour soutenir les campagnes de sensibilisation du public et les politiques d’interventions sur la rage, y compris l’élaboration de lignes directrices sur la gestion des populations canines, des lignes directrices pour les campagnes de vaccination de masse des chiens, des lignes directrices nationales pour la prévention et la gestion de la rage humaine et la surveillance de la rage et le soutien à la mise en place des évaluations conjointes des risques de rage, la surveillance et la riposte conjointe aux foyers et la réalisation concertée de revue d’actions après la rage.
Pour la première année de mise en œuvre des stratégies spécifiques d’élimination de la rage les pays ont désormais la possibilité de demander l’approbation par l’OIE de leur programme officiel de contrôle de la rage transmise par les chiens. Les pays sont encouragés à adopter cette approbation comme une étape importante pour atteindre l’objectif de zéro rage d’ici 2030.
A travers les expériences acquises et le développement des meilleures pratiques, les pays ont abouti à une diminution du coût de la vaccination des chiens contre la rage (moins de 2 USD par chien) et de celui de la prophylaxie post exposition (40 USD par cas), rendant ainsi l’élimination de la rage canine à la source encore plus rentable. Bien que le chemin vers l’élimination soit encore long, de bons progrès sont en cours en Afrique et le Groupe de Coordination Régional Tripartite « Une seule santé » pour l’Afrique soutient davantage les programmes d’élimination de la rage à l’échelle de l’Afrique et assure la coordination des activités de lutte contre la rage avec d’autres partenaires importants, notamment l’Union Africaine et les communautés économiques régionales.
28 septembre 2020