Les recherches menées dans le cadre de cette thèse ont contribué à mieux comprendre où le virus circule entre les épidémies en RDC, où ont eu lieu huit des vingt-cinq épidémies d’Ebola documentées en Afrique Centrale et de l’Ouest. Elles ont également porté sur la recherche du réservoir animal qui, plus de quarante ans après la première identification du virus, demeure encore inconnu. Cette thèse a permis de confirmer que les primates non humains ne constituent pas des espèces réservoirs, et que le rôle des chauves-souris en la matière nécessite davantage d’investigations.
Durant la préparation de cette thèse, la RDC a été frappée par l’émergence de trois épidémies successives de Maladie à Virus Ebola (MVE), pour le contrôle desquelles les travaux de Placide ont joué un rôle crucial. Il a notamment identifié la souche du virus à l’origine de l’épidémie qui sévit depuis plus d’un an à l’est du pays. Cette découverte a été essentielle pour l’orientation des interventions sanitaires, en particulier pour initier les activités de vaccination visant à limiter l’expansion de l’épidémie.
Face à l’urgence sanitaire, Placide a également contribué à l’organisation de la riposte sur le terrain : « Tout en continuant ses recherches et dans un contexte complexe, Placide a supervisé l’ouverture de laboratoires diagnostiques dans de nombreux centres de santé, ainsi que le déploiement d’unités mobiles, sans compter la coordination des partenaires » indique Martine Peeters, Virologue à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) qui a co-dirigé la thèse avec Dr Steve Ahuka-Mundeke, Directeur de Laboratoire à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB).
Suite à la délibération du jury, Placide a été admis au grade de Docteur en Biologie et a reçu les félicitations du jury. « Cette soutenance vient couronner trois années de travail durant lesquelles Placide n’a jamais perdu son optimisme et sa modestie, et je lui souhaite plein succès » a dit Martine Peeters.
Au lendemain de sa soutenance, Placide souligne les enjeux majeurs pour les prochaines années :
Convaincu par l’approche ‘Une seule Santé’, il ajoute : ‘Renforcer la surveillance épidémiologique en associant à la fois les experts en santé humaine et en santé animale permettra de faire de nouvelles avancées cruciales’.
Aujourd’hui Directeur adjoint du Laboratoire de virologie au sein de l’INRB, Placide fait partie de l’équipe du Professeur Jean-Jacques Muyembe, Secrétaire technique du Comité multisectoriel de riposte contre la maladie à virus Ebola. Les équipes de l’INRB poursuivent leurs efforts visant à mieux identifier le réservoir du virus Ebola, en étudiant différentes espèces d’animaux sauvages et des spécimens de viande de brousse.
Certaines activités de cette thèse, et notamment les prélèvements sur la faune sauvage en période épidémique en République démocratique du Congo, ont bénéficié de l’appui de l’Union Européenne via le projet EBO-SURSY. En effet, l’une des priorités de ce projet est de contribuer à l’émergence de chercheurs et de professionnels de haut niveau, et à la consolidation des communautés scientifiques et de recherche dans dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
En savoir plus sur l’Unité de recherche TransVIHMI de l’IRD : https://transvihmi.ird.fr/
En savoir plus sur l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) : https://inrb.net/
En savoir plus sur le projet EBO-SURSY : www.oie.int/ebosursy
Photos: ©OIE/S. Nguyen