En cette Journée ‘Une Seule Santé’ ou One Health 2025, nous, représentants régionaux/directeurs en Afrique représentant le Groupe de coordination régional quadripartite composé de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), réaffirmons par la présente notre engagement à promouvoir l’approche «Une seule santé » comme pierre angulaire pour équilibrer et optimiser de manière durable la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes, à l’échelle mondiale et régionale.
En effet, le monde continue d’être confronté à des défis sanitaires complexes et interdépendants à l’interface entre l’homme, l’animal et l’environnement. De nombreux pays africains sont fortement touchés par des épidémies de zoonoses, telles que l’épidémie actuelle de fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l’Ouest, les épidémies de grippe aviaire, de variole simienne, de Marburg et d’Ebola sur tout le continent, et la persistance de zoonoses négligées, notamment la rage, la brucellose, la tuberculose zoonotique, ainsi que des milliards d’infections d’origine alimentaire.
En outre, l’utilisation irrationnelle des antibiotiques dans les soins de santé et l’agriculture, qui entraîne le problème de la résistance aux antimicrobiens (RAM), est une préoccupation majeure pour la santé humaine, animale, végétale et des écosystèmes à travers le continent. Les conséquences qui en résultent ont non seulement un impact sur la santé de nos populations, des animaux et des écosystèmes, mais elles restreignent également le commerce local et international, entraînant une insécurité alimentaire et des effets négatifs sur les moyens de subsistance. Des facteurs environnementaux tels que la dégradation des écosystèmes, la perte de biodiversité, la pollution et le changement climatique aggravent encore la situation décrite ci-dessus, car des environnements malsains et dégradés ne peuvent pas fournir les services écosystémiques nécessaires pour maintenir la santé des animaux, des humains et des plantes.
Pour lutter contre ces menaces sanitaires complexes, il faut mettre en place des approches impliquant l’ensemble du gouvernement et de la société (whole-of-government, whole-of-society), y compris la participation effective du secteur privé. Nos efforts collectifs sont nécessaires pour renforcer les capacités One Health dans nos Pays-membres, promouvoir l’approche One Health aux niveaux mondial, régional, national et local, et apporter des solutions durables pour la santé des communautés. La Quadripartite a élaboré le Plan d’action conjoint «Une seule santé» et son Guide de mise en œuvre associé, qui offrent respectivement un cadre transformateur et des mesures pratiques pour relever ces défis grâce à une collaboration multisectorielle, à l’engagement des communautés et à des actions fondées sur des données probantes, sans laisser personne de côté. En outre, la Quadripartite et d’autres partenaires ont pris des initiatives pour aider les pays et les entités régionales à mettre en œuvre le Plan d’action conjoint, notamment en créant leurs propres plateformes « One Health » afin de renforcer leur collaboration multisectorielle, y compris la mobilisation conjointe de ressources.
Source: One Health High-Level Expert Panel (OHHLEP), Adisasmito WB, Almuhairi S, Behravesh CB, Bilivogui P, Bukachi SA, et al. (2022) One Health: A new definition for a sustainable and healthy future. PLoS Pathog 18(6): e1010537. https://doi.org/10.1371/journal.ppat.1010537 (traduction non-officielle de l’Anglais).
La mobilisation de financements pour la mise en œuvre de l’approche ‘Une seule santé’ est un élément important qui nécessite une action collective impliquant divers partenaires. L’offre conjointe quadripartite, par exemple, est un appel stratégique en faveur d’investissements ciblés dans le cadre de l’approche ‘Une seule santé’ visant à aider les États membres à mettre en œuvre le Plan d’action conjoint One Health. Elle fournit une plateforme coordonnée qui rassemble les ressources et l’expertise de tous les secteurs afin de prévenir, de préparer et d’atténuer plus efficacement les risques sanitaires à l’interface entre l’homme, l’animal et l’environnement. Les investissements préventifs réalisés dans le cadre de l’approche One Health ont toujours démontré un fort retour sur investissement, réduisant considérablement les coûts prévus liés aux urgences sanitaires. Elle préconise des investissements qui privilégient la prévention plutôt que la réaction ou l’intervention, ainsi que des investissements dans la préparation, qui auront un impact plus important à long terme.
Afin d’accélérer la mise en œuvre de l’approche ‘Une seule santé’ en Afrique, le Groupe régional de coordination quadripartite lance un appel unanime en faveur d’un accroissement des investissements destinés à mettre en œuvre les aspects fondamentaux de cette approche, notamment par le biais d’un soutien politique et législatif visant à renforcer les mécanismes nationaux et régionaux de coordination de la gouvernance One Health, à développer les capacités institutionnelles et humaines dans tous les secteurs, et à améliorer les systèmes de données et les plateformes d’échange de connaissances. Ces investissements permettront de réaliser des progrès considérables dans l’ancrage des mesures préventives en amont dans les initiatives ‘Une seule santé’ (One Health).
Figure : Impact of recent health threats and importance of upstream prevention. Source: FAO, UNEP, WHO, and WOAH. 2023. One Health and the United Nations Sustainable Development Cooperation Framework. Guidance for United Nations country teams. Rome. https://doi.org/10.4060/cc5067en
Figure : Impact des menaces sanitaires récentes et importance de la prévention en amont. Source: FAO, UNEP, WHO, and WOAH. 2023. One Health and the United Nations Sustainable Development Cooperation Framework. Guidance for United Nations country teams. Rome. https://doi.org/10.4060/cc5067en
Conscients des limites en matière de financement et de ressources dans le domaine de la santé, nous appelons toutes les parties prenantes à tirer parti de la mise en commun des ressources. Nous préconisons des investissements nationaux par le biais d’allocations budgétaires gouvernementales dans les pays respectifs, associés à des financements provenant de partenaires de développement et du secteur privé afin de soutenir les initiatives One Health. En outre, les pays devraient explorer des mécanismes de financement innovants et d’expansion des partenariats pour les initiatives ‘Une seule santé’ au-delà de l’aide traditionnelle des donateurs et des budgets gouvernementaux, en tirant parti des partenariats public-privé, du financement mixte et d’autres moyens.
Le Groupe régional de coordination quadripartite se tient prêt à aider les pays africains à mettre en œuvre les initiatives ‘Une seule santé’ par le biais d’une assistance technique, de conseils stratégiques et d’un plaidoyer stratégique. Nous saluons l’esprit de collaboration et l’engagement des institutions africaines, notamment les agences de l’Union africaine et les communautés économiques régionales, les organisations non gouvernementales, les partenaires de développement et les gouvernements nationaux. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour veiller à ce que l’approche One Health soit intégrée dans les plans de développement nationaux, les stratégies de sécurité sanitaire, les plans d’action stratégiques en matière de biodiversité et les cadres de résilience climatique.
Ensemble, nous pouvons bâtir une Afrique plus saine et plus résiliente, où la santé des personnes, des animaux, des plantes et des écosystèmes est protégée et promue de manière durable.