
La République du Congo est confrontée à une menace persistante liée aux agents pathogènes à haut conséquences, représentant un danger majeur pour la santé animale et humaine. Le pays a connu des foyers de plusieurs maladies graves, notamment la fièvre de la vallée du Rift (FVR), la peste des petits ruminants (PPR), la maladie à virus Ebola (MVE), la peste porcine africaine (PPA), la grippe aviaire hautement pathogène (GAHP), la maladie de Newcastle, la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la maladie du charbon et la dermatose nodulaire contagieuse.
Ces épidémies ont engendré d’importantes pertes économiques dues à la mortalité animale, aux restrictions de déplacement et aux coûteuses mesures d’éradication. Elles contribuent également à l’insécurité alimentaire et augmentent les risques d’agrocriminalité et d’agroterrorisme, car certains de ces agents pathogènes pouvant être potentiellement utilisés comme armes biologiques. Malgré l’urgence, la faiblesse des systèmes de surveillance et des infrastructures de biosûreté complique la mise en œuvre de stratégies efficaces de lutte contre les maladies.
Pour répondre à ces défis, la République du Congo a sollicité le soutien de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) afin de renforcer les capacités de diagnostic et de gestion des risques biologiques du Laboratoire National Vétérinaire de Brazzaville (LNVB).
Ce soutien, fourni dans le cadre du projet Renforcer la résilience institutionnelle contre les menaces biologiques (FIRABioT) de l’OMSA, a commencé par une formation des formateurs (FoF) destinée à cinq professionnels de laboratoire congolais. Organisée du 5 au 16 mai 2025 au Laboratoire National de l’Élevage et de Recherches Vétérinaires (LNERV) à Dakar, au Sénégal, cette formation portait sur les techniques avancées de diagnostic des agents pathogènes à haut conséquences, dans un cadre sécurisé et efficace.
La formation de deux semaines a couvert des sessions théoriques sur la gestion des risques biologiques, la réduction des risques en laboratoire, les bonnes pratiques de réception des échantillons, et l’utilisation des systèmes de gestion de l’information de laboratoire. Les sessions pratiques ont permis aux participants de se former au diagnostic de la FVR et de la PPCB, incluant l’inoculation, l’incubation et l’identification des échantillons à l’aide de techniques moléculaires telles que la PCR et l’ELISA.
M. MIAKAYIZILA Blaise Divin Emmanuel travaillant au laboratoire. Photo © LNERV, 2025
Les participants assistent à une session théorique pendant la formation. Photo © LNERV, 2025
Cette FoF constitue la première des trois activités prévues dans le cadre du projet FIRABioT pour renforcer les capacités diagnostiques de la République du Congo. En juin 2025, une formation nationale sur la biosécurité et la biosûreté pour le personnel de laboratoire sera organisée, suivie d’une formation pratique intensive de deux semaines sur le diagnostic en laboratoire vétérinaire, qui se tiendra au Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) à Brazzaville. Les formations seront guidées par des formateurs du LNERV et les personnels récemment formés.
Le projet FIRABioT est financé par le Programme de réduction des menaces liées aux armes d’Affaires mondiales Canada à l’appui de l’Initiative phare du Partenariat mondial pour atténuer les menaces biologiques en Afrique.