La Dre Samantha est assise à son bureau, le regard perdu dans son ordinateur. Le poids de la journée pèse lourdement sur ses épaules. Elle vient de pratiquer sa troisième euthanasie de la semaine, et la douleur des propriétaires d’animaux reste présente dans son esprit. Ce n’est pas seulement la charge émotionnelle de son travail, mais aussi les longues heures de travail, la pression constante pour en faire plus avec des ressources limitées et le sentiment d’isolement qui lui devient trop familier. Elle s’est demandé qui s’occupait des soignants et des vétérinaires comme nous.
L’histoire de la Dre Samantha n’est pas unique. De nombreux professionnels de la santé animale choisissent cette vocation parce qu’ils souhaitent contribuer aux moyens de subsistance des populations, travailler dans des zones rurales ou par amour des animaux.
Pourtant, à travers l’Afrique, les vétérinaires et les paraprofessionnels vétérinaires subissent en silence les conséquences d’une profession qui exige beaucoup mais qui, souvent, n’offre que peu de soutien en retour. Des taux élevés d’épuisement professionnel, de dépression et même de suicide ont été signalés dans la profession vétérinaire. Pourtant, au milieu de cette crise, il y a de l’espoir. Les employeurs commencent à réaliser qu’ils ont le pouvoir et la responsabilité de transformer les lieux de travail en lieux de soutien et de résilience.
Les luttes silencieuses des professionnels de la santé animale
Des vétérinaires comme la Dre Samantha sont confrontés à des défis uniques. Au-delà de la tension émotionnelle liée à leur travail, ils sont confrontés à des pressions financières, aux attentes de la société et, parfois, à un manque de reconnaissance de leurs contributions essentielles. Ces difficultés sont souvent passées sous silence, ce qui fait que beaucoup se sentent isolés dans leur combat.
Samantha se souvient d’un moment particulièrement difficile où elle a dû conseiller une famille dont le chien avait été diagnostiqué en phase terminale et devait être euthanasié pour sa propre sécurité. Le chagrin de la famille reflétait son propre épuisement, et elle s’est retrouvée à douter de sa capacité à continuer:
Dre Samantha, une vétérinaire travaillant avec des petits exploitants agricoles
Ces pressions sont également familières aux professionnels de la santé animale travaillant dans les zones rurales, qui n’ont pas toujours accès à l’équipement approprié, aux médicaments ou au soutien professionnel dans les situations difficiles.
Conscients de l’aggravation de la crise de la santé mentale au sein de la main-d’œuvre du secteur de la santé animale, les employeurs avant-gardistes du secteur vétérinaire prennent les devants. Ils posent une question essentielle : Comment pouvons-nous mieux soutenir nos équipes ?
Au cours de la Conférence continentale africaine sur le développement des réseaux de personnels vétérinaires, en novembre 2024, la Dre Aisha Baju, Présidente de l’Ordre vétérinaire du Nigeria, a insisté sur la nécessité pour les vétérinaires de donner la priorité à leur santé mentale et à leur bien-être. Elle a insisté sur la nécessité pour les professionnels de donner la priorité à leur santé mentale en prenant des pauses méritées, en s’adonnant à d’autres passe-temps et activités en dehors du travail afin de décompresser, car le travail des vétérinaires comporte de nombreux défis.
Le parcours du Dre Samantha est loin d’être terminé, mais elle ne se sent plus seule. Grâce à l’attention croissante portée à la santé mentale et au bien-être, elle a trouvé une nouvelle raison d’être à sa vocation. Les employeurs qui investissent dans la santé mentale de leurs équipes améliorent non seulement la vie de leurs employés, mais garantissent également la durabilité et la qualité des services vétérinaires.
Le message qu’elle adresse aux autres professionnels du secteur est clair : « Nous ne sommes pas seulement des soignants, nous sommes aussi des êtres humains, et il n’y a pas de mal à avoir besoin d’aide. Et c’est normal d’avoir besoin d’aide ». – La Dre Samantha, jeune vétérinaire travaillant au Kenya.
À l’avenir, il est important que les employeurs accordent la priorité à la santé mentale, car ils ouvrent la voie à une main-d’œuvre vétérinaire résiliente, soutenue et prête à relever les défis de demain. Pour la Dre Samantha et d’innombrables autres personnes, ce changement signifie plus qu’un meilleur lieu de travail – il signifie une bouée de sauvetage.
Les noms utilisés dans cet article sont fictifs et les images ne sont utilisées qu’à des fins d’illustration.