Cattle herder fulani peuhl
Au lendemain du Forum de haut niveau « Surmonter les défis : construire la résilience au Sahel – Des opportunités pour le pastoralisme », organisé en Mauritanie conjointement par la Banque mondiale, le gouvernement mauritanien et le CILSS, l’OIE souhaite rappeler son engagement dans le soutien aux systèmes pastoraux, facteurs de développement, de réduction de la pauvreté et de gestion durable des territoires
Sofara, Mali. Crédit photo © N. Denormandie (PACE) 2006
Dr Bernard Vallat, Director Général del'OIE
A cet égard, il est aujourd’hui indispensable d’accroître les investissements destinés à l’élevage. En effet, alors que le pastoralisme est la seule option de développement économiquement viable dans certaines régions sans autre alternative que l’utilisation de ressources naturelles végétales par des herbivores, autorisant ainsi l’occupation souhaitable du territoire, seulement 1,7% de l’aide internationale destinée à l’agriculture bénéficie à des programmes de développement de l’élevage et des Services Vétérinaires nécessaires à sa productivité et même à sa survie.
Pourtant, les maladies animales provoquent 18 à 20% de mortalité annuelle dans le monde. Une étude CEDEAO/CILSS estime à 921 millions d’euros les pertes dues aux maladies animales en 2010 aux seuls Mali, Burkina-Faso et Niger. Le contrôle durable des maladies infectieuses est essentiel non seulement pour réduire les risques sanitaires et sécuriser le capital cheptel, mais aussi pour ouvrir les marchés extérieurs aux animaux et produits d’origine animale et rassurer les investisseurs potentiels.
Cela doit passer par des investissements qui relèvent du concept de Bien Public et sont pour la plupart éligibles à des financements publics par exemple le renforcement du Centre Régional spécialisé en Santé Animale, la préparation des plans d’urgence sanitaires et alimentaires aux niveaux national et régional, et la création de banques de vaccins régionales ou sous-régionales.
Le développement de telles mesures destinées aux populations d’éleveurs les plus pauvres (900 millions sont en activité en Afrique et en Asie) implique le renforcement des partenariats au niveau global. A ce titre, l’OIE a soutenu la première réunion visant à créer « l’Alliance mondiale des pays ayant des activités pastorales exercées par des nomades » en mai 2013 à Paris, et participe à “L’Alliance mondiale pour l’élevage” (“Livestock Global Alliance”) aux côtés, entre autres, de la FAO, de l’ILRI, de la Banque mondiale et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
« Les enjeux économiques et sociaux liés à la santé animale sont considérables pour le Sahel mais des solutions existent. La mise en œuvre de politiques vétérinaires harmonisées au niveau régional s’inspirant des résultats et des évaluations PVS de l’OIE ainsi que le renforcement de la collaboration entre Services Vétérinaires et Services de santé publique sont des moyens contribuant à réduire la précarité des communautés pastorales et de préserver cette pratique en tant que mode de vie et de gestion appropriée des territoires », a conclu le Dr Bernard Vallat.
Sofara, Mali. Crédit photo © N. Denormandie (PACE) 2006