Nairobi, Kenya

Renforcer le rôle de l'Afrique dans l'éradication mondiale de la PPR : détachement de l'OMSP auprès du Secrétariat panafricain de la PPR (PAPS) hébergé par l'UA-BIRA.

Header

Dr Simon Kihu, at AU IBAR offices in Nairobi, Kenya. Picture © Communication (AU IBAR) 2025.

Le Dr Simon Kihu, devant les bureaux de l’UA-BIRA à Nairobi, au Kenya. Photo © Communication (UA BIRA) 2025.

 

L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a détaché le Dr Simon Kihu auprès du Secrétariat panafricain pour (l’éradication de) la PPR (Pan-African PPR Secretariat ou PAPS) du Bureau interafricain des ressources animales (BIRA) de l’Union Africaine. Cette décision stratégique témoigne de l’engagement de l’OMSA à renforcer la participation de l’Afrique à la lutte mondiale contre la peste des petits ruminants (PPR), une maladie animale transfrontalière dont l’éradication est prévue d’ici 2030.

Secrétariat panafricain pour (l’éradication de) la PPR

Le PAPS comprend un chef d’équipe (responsable principal de la santé animale à l’UA-BIRA), un responsable de programme (membre du personnel du projet UA-BIRA), un responsable de la communication (membre du personnel du projet UA-BIRA), un épidémiologiste (membre du personnel du sous-projet FAO, détaché auprès de l’UA-BIRA), un expert en laboratoire (membre du personnel du sous-projet UA-PANVAC basé à l’UA-PANVAC à Debre-Zeit, en Éthiopie), un expert en santé animale (personnel du sous-projet OMSA, détaché auprès de l’UA-BIRA) et un expert en suivi et évaluation (personnel du projet UA-BIRA basé à l’UA-BIRA).

Afin de mener à bien les principaux objectifs du projet de l’OMSA, le Dr Kihu vient d’être détaché auprès du PAPS en tant qu’expert en santé animale de l’OMSA. Il a pris ses fonctions le 1 juillet 2025.

Cadres mondiaux et régionaux pour l’éradication

La PPR est une maladie virale hautement contagieuse qui touche les moutons et les chèvres, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 90 % dans les populations naïves. Avec plus de 770 millions de petits ruminants assurant la subsistance de 300 à 500 millions de personnes en Afrique, les épidémies constituent à la fois une urgence vétérinaire et un grave problème de développement. Les pertes économiques varient entre 1,5 et 2,1 milliards de dollars américains chaque année, avec des implications pour la sécurité alimentaire, la biodiversité et le commerce régional.

Conscientes de ces défis, l’OMSA et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont mis en place en 2015 la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR (PPR Global Control and Eradication Strategy ou GCES). Cette stratégie s’est fixé l’objectif ambitieux d’éradiquer la PPR à l’échelle mondiale d’ici 2030. Au cours de la première phase du Programme mondial d’éradication (PPR Global Eradication Programme ou GEP I, 2017-2021), plus de 68 pays ont élaboré des plans stratégiques nationaux, et 59 pays et une zone ont obtenu la reconnaissance par l’OIE, et ensuite par l’OMSA, du statut indemne de PPR.

Les deuxième et troisième phases du programme (PPR GEP II et III) offrent un plan détaillé vers l’éradication, avec des étapes clés qui comprennent :

  • Mettre fin à la circulation du virus d’ici 2027 grâce à une vaccination intensive et à un ciblage épisystémique des populations à haut risque.
  • Renforcer les capacités de gestion des risques épidémiques aux niveaux national et régional.
  • Vérification du statut indemne de PPR d’ici 2030, permettant ainsi la reconnaissance officielle par l’OMSA.
  • Maintenir les avantages à long terme, notamment le renforcement des Services Vétérinaires, l’accès aux marchés et la résilience face aux menaces zoonotiques.

Mise en œuvre de la campagne d’éradication en Afrique

Les tentatives précédentes en Afrique ont été fragmentées et insuffisamment coordonnées, ce qui a limité les progrès. Pour remédier à cette situation, l’Union Européenne a récemment financé le Programme panafricain d’éradication de la PPR (2023-2027), qui est mis en œuvre par l’UA-BIRA en partenariat avec l’UA-PANVAC, la FAO et l’OMSA. Le programme PAPS a été lancé en mai 2023 lors de la 90e Session Générale de l’OMSA et est coordonné par le Secrétariat panafricain de lutte contre la PPR (Pan-African PPR Secretariat ou PAPS).

Le PAPS agit en tant que centre de coordination continental pour les opérations d’éradication, garantissant la cohérence, le renforcement des capacités et l’alignement avec le programme mondial. Son équipe comprend des professionnels de l’UA-BIRA, de l’UA-PANVAC, de la FAO et de l’OMSA, démontrant ainsi une approche collaborative et intégrée.

Contribution et détachement de l’OMSA

En tant qu’autorité mondiale chargée de la normalisation/standardisation en matière de santé animale, l’OMSA joue un rôle essentiel dans le soutien apporté à ses Membres pour l’établissement de normes internationales en matière de surveillance, d’immunisation, de riposte aux foyers et de commerce. Ses processus et mécanismes de reconnaissance du statut indemne de PPR et d’approbation/validation des plans de lutte officiels établissent un cadre harmonisé pour le progrès, la transparence et la responsabilité.

Le soutien technique apporté par OMSA aux PAPS porte principalement sur :

  • Développement des effectifs vétérinaires pour l’éradication de la PPR.
  • Durabilité et assurance qualité des laboratoires.
  • Partenariats public-privé dans le domaine de la santé animale.
  • Fourniture de vaccins de haute qualité par l’intermédiaire de la Banque de vaccins anti-PPR de l’OMSA.
  • Renforcement des systèmes d’information zoo-sanitaire via le WAHIS.
  • Plaidoyer et coordination aux plus hauts niveaux politiques.

Le détachement du Dr Kihu auprès de l’UA-BIRA garantit que le leadership de l’OMSA est ancré dans les structures de coordination continentales. En tant qu’expert en santé animale au PAPS, il guidera les interventions techniques, soutiendra la mise en œuvre des programmes de lutte nationaux et régionaux et renforcera l’alignement sur la stratégie mondiale d’éradication.

L’éradication de la PPR est à la fois techniquement faisable et politiquement impérative. Les enseignements tirés de l’éradication de la peste bovine en 2011 montrent ce qu’il est possible d’accomplir grâce à une action mondiale coordonnée. Le succès de la lutte contre la PPR permettrait non seulement de préserver les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire, mais aussi de renforcer les systèmes vétérinaires africains, les mettant ainsi en mesure de faire face aux futures menaces pour la santé animale et aux zoonoses.

Grâce à ce détachement auprès de l’UA-BIRA, l’OMSA renforce son engagement en faveur d’une contribution africaine unifiée, scientifique et coordonnée à l’éradication mondiale de la PPR d’ici 2030.

Notre message politique et notre appel à l’action

Pour atteindre l’objectif d’éradication fixé pour 2030, un engagement coordonné est essentiel. Les décideurs politiques, les bailleurs de fonds et les parties prenantes régionales sont instamment invités à :

  1. Donner la priorité à l’éradication de la PPR dans les plans nationaux de développement de l’élevage afin de garantir la volonté politique et la pérennité des investissements.
  2. Renforcer les Services Vétérinaires et les réseaux de laboratoires, en s’appuyant sur le Processus PVS de l’OMSA et les normes internationales pour combler les lacunes existantes en matière de capacités.
  3. Soutenir les stratégies de vaccination ciblées et de contrôle , en particulier dans les « épisystèmes » transfrontaliers où la circulation du virus persiste.
  4. Garantir un financement et des partenariats durables, notamment grâce à un engagement fort du secteur privé, de la société civile et des agents de santé animale communautaires.
  5. Promouvoir la coordination régionale par le biais de l’UA-BIRA et du PAPS, afin que l’Afrique parle d’une seule voix dans la lutte mondiale contre la PPR.

L’éradication de la PPR est à portée de main. Grâce à une coordination continentale renforcée, à des partenariats mondiaux et à un engagement politique sans faille, l’Afrique peut jouer un rôle de premier plan pour reléguer cette maladie dévastatrice au passé.

Secrétariat panafricain pour (l'éradication de) la PPR

Le PAPS bénéficie du concours de l'Union Européenne

En savoir plus

PPR

Construire une large coalition pour permettre l'éradication de la PPR de l'Afrique

27/01/2020
Lecture recommandée
Forme
Partager sur les réseaux sociaux