Chingola, 8 juin 2011. Une réunion de deux jours de cadres vétérinaires supérieurs, organisée par la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) à Chingola, Zambie, sur la frontière avec la République Démocratique du Congo, a permis de présenter, de débattre et de s’accorder sur une approche commune pour arrêter le progrès et réaliser à moyen terme l’éradication de la sous-région, de la Peste des Petits Ruminants ou PPR, une maladie mortelle des moutons et chèvres.
La Délégation de quatre personnes de l’Angola, présidée par le Directeur-général adjoint de l’Institut des Services Vétérinaires, la Dre Bernadette Santana (à droite). Photo (c) P. Bastiaensen (oie) 2011
Au cours des dernières décennies, la PPR s’est épandue de l’ouest au centre et à l’est de l’Afrique, en traversant au Moyen-Orient, et s’est récemment étendue à l’Afrique australe dans l’espace de quelques mois avec deux pays qui ont notifié des foyers à l’OIE, la RDC en 2005 et la Tanzanie en 2008. Cette réunion transfrontalière, avec l’appui du projet TADs de la SADC, a permis de réunir des représentants de ces deux pays affectés, ainsi que des pays voisins immédiatement menacés : Angola, Malawi, Mozambique et Zambie. Ce dernier a d’ailleurs annoncé que des enquêtes sérologiques menées le long de la frontière avec la RDC et la Tanzanie ont déjà révélé des cas séro-positifs, sans toutefois avoir pu détecter des cas cliniques. La cinquantaine de participants, parmi lesquels des représentants de l’OIE, de la FAO, de l’UA-BIRA, de BVI et de GALVmed, a par ailleurs pu visiter le poste de frontière entre la Zambie et la RDC à Kasumbalesa afin de prendre conscience du volume de trafic et du commerce formel et informel de petits ruminants qui s’y déroule.
La stratégie régionale qui découle de cette réunion et qui sera initiée dans les semaines qui suivent, inclut un programme exhaustif de surveillance épidémiologique à entreprendre des deux côtés des frontières avec la RDC et la Tanzanie, la mise en œuvre d’une zone de protection le long de ces deux frontières, dans laquelle toutes les espèces domestiques sensibles au virus de la PPR devront être vacciné, le développement d’un capacité minimale de diagnostic dans les six Etats-membres, en se basant sur l’épreuve de l’ELISA de compétition, recommandée par l’OIE. L’OIE contribuera par l’identification de laboratoires-candidats, soutenues par la SADC, pour un programme de jumelage avec un des deux laboratoires de référence internationaux de l’OIE. Compte tenu de la vulnérabilité des éleveurs de petits ruminants, les Etats-Membres ont résolument choisis une stratégie de prévention et d’éradication basée sur la vaccination, plutôt que par l’abattage sanitaire. Une attention particulière sera accordée à la sensibilisation des politiciens en amont et aux éleveurs et communautés rurales en aval. Enfin, un appel sera lancé à l’intention des gouvernements et des partenaires au développement afin d’appuyer la repoussée de la PPR de cette région par des financements cohérents pour les prochaines 5 années au moins. La soumission d’un projet régional TCP de la FAO a été recommandé, ainsi que l’établissement d’un fonds régional d’urgence auquel les Etats Membres plus au sud, comme p.e. le Botswana et l’Afrique du Sud, pourraient contribuer afin d’aider à tenir la maladie à distance.
La stratégie devra encore être validée par le Comité Technique Elevage des 15 Etats Membres de la SADC. Le programme sera coordonné par le Secrétariat de la SADC et les progrès enregistrés par les réunions régulières des sous-comités statutaires sur l’épidémiologie et l’informatique, et les services de laboratoire vétérinaires.
Photo de groupe. Crédit photo (c) S. Khaiseb (cvl) 2011