J. Mondiale contre la Rage

Mobiliser les services vétérinaires et le secteur privé pour une action collective contre la rage transmise par les chiens en Afrique

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À la suite de la Journée mondiale contre la rage 2025, célébrée sous le thème « Agissons maintenant : vous, moi, la communauté », l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a organisé un webinaire de haut niveau intitulé « Mobiliser l’engagement des services vétérinaires et du secteur privé pour une action collective contre la rage transmise par les chiens en Afrique ».

Le webinaire a réuni des autorités vétérinaires, des ONG, des fournisseurs de vaccins, des universitaires, des praticiens privés et des organisations communautaires afin de partager des stratégies et de mettre en avant le rôle des partenariats public-privé (PPP) dans la promotion des efforts d’élimination de la rage à travers l’Afrique.

 Action collective en faveur de l’objectif « Zéro d’ici 2030 »

La rage reste l’une des zoonoses les plus mortelles, tuant des milliers de personnes chaque année alors qu’elle est tout à fait évitable. Sachant que 99 % des cas de rage humaine sont causés par des morsures de chien, la vaccination massive des chiens s’est avérée être l’intervention la plus efficace et la plus rentable. Pourtant, les efforts restent fragmentés dans de nombreux pays, les acteurs privés travaillant souvent indépendamment des initiatives gouvernementales.

L’urgence d’une action collective a été soulignée par le Dr Karim Tounkara, Représentant régional de l’OMSA pour l’Afrique, dans son discours d’ouverture, dans lequel il a déclaré : « Nous ne pouvons pas atteindre l’objectif Zéro d’ici 2030 sans des partenariats solides entre les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé. »

Forme

Nous ne pouvons pas atteindre l'objectif « Zéro d'ici 30 » sans des partenariats solides entre les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé.

Dr Karim Tounkara - Représentant régional pour l'Afrique (OMSA)

Dr Lillian Wambua - Regional One Health Officer, delivering her presentation on value of PPPs

La valeur des partenariats public-privé

Afin d’orienter la discussion, le webinaire s’est ouvert sur une présentation du Dr Rahul Srivastava (Chargé de programme OMSA pour les PPPs),  présentée par la Dre Lillian Wambua (Chargée régionale de programme OMSA pour le One Health), soulignant l’importance des partenariats public-privé dans le domaine vétérinaire. Elle a fait remarquer qu’outre les acteurs gouvernementaux tels que les ministères et les agences publiques, l’OMSA reconnaît un large éventail d’acteurs privés dans le secteur vétérinaire, notamment les entreprises privées, les chercheurs et les universitaires, les organisations non gouvernementales, les organisations communautaires, les communautés, entre autres. Les PPP devraient donc se concentrer sur la définition d’objectifs communs en matière de lutte contre la rage et, plus important encore, sur les rôles et responsabilités de chaque partie prenante. Il existe de nombreuses possibilités de PPP dans la lutte contre la rage, par exemple dans le renforcement de la surveillance de la rage, les investigations en laboratoire, la gestion des données, la logistique et les programmes de vaccination.

Forme

Un partenariat public – privé est une approche commune dans lequel les operateurs public et privé se mettent d’accord sur leurs responsabilités et partagent des ressources et des risques afin d’atteindre des objectifs communs qui produisent des bénéfices de manière pérenne.

Organisation mondiale de la santé animale

La Dre Wambua a souligné que lorsque les autorités vétérinaires collaborent avec des vétérinaires privés, des ONG et des acteurs communautaires, cela crée un effet multiplicateur grâce à : 

  • Amélioration de la gestion de la population canine grâce à des campagnes de vaccination, d’enregistrement et de stérilisation.
  • Renforcement de la surveillance des maladies et de l’intégration des données entre les acteurs publics et privés.
  • Renforcement de la sensibilisation communautaire afin de mobiliser l’action locale.

La « boîte à outils PPP » de l’OMSA, qui comprend le Manuel PPP, la base de données PPP et des cours en ligne, a été mise en avant comme une ressource publique à la disposition des pays/territoires membres (les “Membres”) et des parties prenantes du domaine vétérinaire afin de formaliser et de renforcer les partenariats pour l’élimination de la rage.

Aucun acteur ne peut à lui seul atteindre l’objectif « Zéro d’ici 2030 ». L’action collective doit être au cœur des stratégies de lutte contre la rage en Afrique.

Perspectives mondiales et régionales

  • Partenariats public-privé dans les services vétérinaires – L’OMSA continuera à souligner l’importance des PPP dans l’intensification des campagnes de vaccination, les investigations en laboratoire, la logistique et la gestion des données.

 

  • Forum « United Against Rabies » (Unis contre la rage) – La Dre Rachel Tidman (Coordinatrice mondiale de l’OMSA pour la rage) a montré comment les 95 membres du Forum, répartis dans 41 pays, soutiennent la coordination, la planification stratégique et l’accès à des ressources techniques telles que la bibliothèque des plans stratégiques nationaux (PSN).

 

  • Banque de vaccins de l’OMSA – La Dre Tidman a également souligné comment la Banque de vaccins permet d’accéder rapidement à des vaccins antirabiques pour chiens de haute qualité et à faible coût, grâce à des accords avec des fournisseurs privés et des partenariats avec des donateurs.

Recherche fondée sur des données probantes, pour une meilleure action 

Le Dr Maurice Karani, Directeur régional de la recherche au Worldwide Veterinary Service (WVS), a souligné l’importance des acteurs non gouvernementaux et des chercheurs en tant que partenaires dans la lutte contre la rage. En présentant des données convaincantes issues des campagnes de vaccination canine menées par le WVS au Malawi et au Kenya, il a démontré l’importance de la recherche opérationnelle et des outils numériques tels que l’application de collecte de données du WVS pour prendre des décisions fondées sur des données probantes dans le cadre des programmes de lutte contre la rage. Par exemple, l’utilisation de données pour élaborer les détails de la stratégie de vaccination des chiens, y compris l’emplacement des sites de vaccination dans les communautés, a considérablement augmenté la couverture. Il a également partagé les résultats d’une étude menée dans le comté de Machakos, au Kenya, où l’analyse économique des campagnes de vaccination a révélé un coût de 2,4 dollars américains par chien, soulignant l’importance de la recherche dans la planification fondée sur des données probantes afin de maximiser l’impact des interventions.

Dr Lillian Wambua, giving her presentation

Études de cas par pays

Le webinaire a également présenté une série d’études de cas illustrant les PPP dans différents pays :

  • Kenya – Présenté par le Dr Nick Lang’at de l’Association vétérinaire du Kenya (KVA), où est testée une plateforme numérique unifiée de notification des données relatives à la vaccination contre la rage provenant des cliniques privées, des pharmacies, des “agrovets” (dispensaires de produits vétérinaires et phytosanitaires) et des paraprofessionnels. Ce système, développé en collaboration avec le Centre de modélisation et d’analyse épidémiologiques (CEMA) de l’Université de Nairobi, vise à combler les lacunes entre les secteurs public et privé dans le rapportage des vaccinations contre la rage au Kenya.  
  • Namibie – Le Dr Reinhold Haimbodi, Vétérinaire officiel en Namibie, a présenté la manière dont la Direction des Services Vétérinaires de Namibie met en place des PPP afin d’étendre la couverture vaccinale contre la rage. Grâce au financement du Gouvernement allemand dans le cadre du Projet One Health (Une Seule Santé) de l’OMSA sur la rage et les maladies animales transfrontalières (OHRT), et avec le soutien technique du GARC et du FLI, la Namibie a considérablement réduit le nombre de décès dus à la rage, passant de plus de 20 cas par an à un seul cette année. Il a ajouté que les partenariats avec des ONG telles que le Cheetah Conservation Fund ainsi que Have a Heart Namibia ont contribué aux efforts de gestion de la population canine grâce à des campagnes annuelles de stérilisation et de sensibilisation des communautés.
  • Cameroun – La Dre Sandrine Tenne Kenea, vétérinaire privée au Cameroun et Présidente de  l’Association “Act to Live”, a souligné le rôle de son Association dans l’élargissement de l’accès à la vaccination dans les zones mal desservies, grâce au renforcement de la collaboration entre les vétérinaires privés et les services gouvernementaux. Leur travail comprend également le développement d’outils numériques pour améliorer l’efficacité sur le terrain et la formation de champions communautaires qui militent en faveur de l’élimination de la rage.

Dans les points clés à retenir du webinaire, les participants ont été encouragés à prendre des mesures concrètes pour accélérer l’élimination de la rage grâce à : 

  • Mise en place et formalisation de PPP dans le domaine vétérinaire aux niveaux national et régional, en exploitant les ressources disponibles dans la boîte à outils PPP de l’OMSA.
  • Le Forum « United Against Rabies » (Unis contre la rage) – Continuer à mettre en relation les partenaires et à harmoniser les stratégies dans le cadre de l’atteinte de l’objectif  mondial « Zéro d’ici 30 ». 
  • OMSA – Aider les Pays Membres à accéder à la Banque de vaccins et fournir une assistance technique pour la mise en œuvre des PPP. 
  • Pays Membres – Élaborer et partager des plans stratégiques nationaux (PSN) pour l’élimination de la rage via la bibliothèque des PSN du Forum UAR. 
  • Services vétérinaires – Mobiliser les leaders communautaires et harmoniser les stratégies de communication des risques.  

 

  • Vétérinaires privés – Collaborer avec les vétérinaires officiels/publics afin de partager les ressources pour les campagnes de vaccination. 

Le webinaire a souligné que l’élimination de la rage en Afrique nécessite plus que des interventions isolées. Il appelle à la mise en place de partenariats coordonnés entre plusieurs parties prenantes qui combinent ressources, expertise et innovation afin de mener des interventions durables contre la rage.

De l’initiative Kenyane de rapportage numérique, aux protocoles d’accord conclus par la Namibie avec des ONG, en passant par les partenariats public-privé locaux au Cameroun, les exemples présentés soulignent le pouvoir de la collaboration pour transformer la stratégie en action. Grâce à l’engagement continu des gouvernements, des partenaires privés et de la communauté internationale, l’Afrique fait des progrès significatifs vers la réalisation de son objectif : zéro décès humain dû à la rage transmise par les chiens d’ici 2030.

Ordre du jour

Programme-WRD webinar 2025-final
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Présentations

2025_WOAH-PPPs-Webinar_UAR
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PPT_Rabies-Webinar-Maurice WVS-FINAL
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PDF - 7.66MB

PPT_Rabies-Webinar_Namibia
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PDF - 2.90MB

Présentations (suite)

Sandrine-PPT_Rabies-Webinar_FINAL
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