Dr. Mark Schipp, Président de l’OIE et Délégué OIE de l’Australie.
Plus de 800 participants ont suivi les débats par webcast, et 300 participants par Zoom, ces derniers représentant les Délégués nationaux de 142 des 182 Pays Membres de l’OIE, ainsi que des experts de l’OIE, du personnel sélectionné et des représentants d’organisations internationales, intergouvernementales, régionales et nationales, ont participé à ce tout premier événement en ligne. La cérémonie d’ouverture virtuelle s’est déroulée en présence (virtuelle) de 6 ministres et membres de gouvernements des Pays et Territoires Membres de l’OIE, ainsi que du Président de l’OIE, le Dr Mark Schipp (Australie), et de la Directrice générale de l’OIE, la Dre Monique Eloit.
Cette 88e Session Générale (il n’y a pas eu de 88e Session Générale en 2020) a non seulement approuvé de nouvelles normes importantes et accrédité de nouvelles institutions, mais elle a également élu ou réélu la Directrice générale, le Président et les Membres du Conseil, les Commissions Régionales et les 4 Commissions Spécialisées de l’OIE. Après un premier mandat de 5 ans, et une prolongation d’un an en raison de l’impossibilité d’organiser des élections en mai 2020, en pleine crise du COVID-19, la Dre Monique Eloit (France) a été réélue au poste de Directrice générale, pour les années restantes du mandat 2021 – 2025, en accord avec le 7e Plan Stratégique, approuvé à la même occasion.
Dre. Monique Eloit, Directrice-générale de l’OIE lors de son allocution.
S.E. Angela Thokozile Didiza, Ministre de l’Agriculture, Reforme Foncière et Développement Rural de la République de l’Afrique du Sud, lors de son allocution d’ouverture pré-enregistrée.
Le Dr Hugo Federico Idoyaga Benítez (Paraguay) a été élu Président du Conseil et de l’Assemblée Mondiale des Délégués pour une période de trois ans. Il est actuellement Vice-président du Conseil. La Dre Christianne Bruschke (Pays-Bas) a été élue comme nouvelle Vice-présidente du Conseil et donc successeur probable du Dr Idoyaga Benitez dans trois ans. Le Dr Daniel Komla Batawui (Togo) et le Dr Roland Xolani Dlamini (Eswatini) a été réélu, respectivement élu, comme membre africain du Conseil.
Des allocutions ministérielles ont été prononcées par les ministres de la Barbade, des Émirats Arabes Unis, de l’Indonésie et de la France, ainsi que pour l’Afrique :
Suite à l’ajout du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) à l’initiative Tripartite élargie, désormais appelée Tripartite + (FAO, OIE, OMS et PNUE), l’Assemblée Mondiale a eu l’honneur d’accueillir la Directrice exécutive du PNUE, Mme Inger Andersen, qui a prononcé un discours d’ouverture axé sur les aspects de la santé environnementale, dans le cadre du continuum “Une seule santé”.
Mme. Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) lors de son allocution d’ouverture.
Présentation du Thème technique : Leçons tirées de la pandémie : comment l’OIE peut aider les Services vétérinaires à atteindre une résilience concernant « Une seule santé »
Le Dr William “Billy” Karesh a présenté les grandes lignes du document qu’il a préparé pour l’Assemblée Mondiale, en soulignant les domaines essentiels abordés par l’OIE pour assurer la résilience de l’approche “Une Seule Santé”, tels que la santé de la faune sauvage, la gestion des urgences et la durabilité des laboratoires. Téléchargez le document ici
Les Délégués de l’OIE ont adoptés et révisés un certain nombre de normes internationales relatives aux maladies des animaux terrestres et aquatiques et, en résumé, un total de:
Le Président de la Commission du Code Terrestre, le Dr Etienne Bonbon (France), a présenté le programme de travail réalisé depuis la précédente Session Générale (de 2019) et a soumis un certain nombre de normes révisées et de nouvelles normes pour approbation à l’Assemblée Mondiale des Délégués. L’adoption d’un nouveau chapitre sur ce qui était initialement désigné sous le nom de Trypanosomose animale africaine (TAA), est d’une grande importance pour le continent Africain. Toutefois le titre a été modifié, suite à de larges objections, non seulement de la part de l’Afrique, mais aussi des Membres Européens, Asiatiques, Américains et du Pacifique, contre l’identification géographique de la maladie comme étant “africaine”, ce que le Délégué du Sénégal auprès de l’OIE, s’exprimant au nom des 54 Membres de l’OIE du continent Africain, a qualifié de stigmatisant et de potentiellement préjudiciable au commerce du continent Africain, surtout qu’une fraction des pays Africains est affectée par la trypanosomose à transmission vectorielle. Le titre a été modifié en “Infection à Trypanosoma brucei, T. congolense, T. simiae et T. vivax” et a été adopté à 100%. Il s’agit sans doute du titre le plus long de tous les chapitres du Code Terrestres.
Un autre élément majeur de révision concerne la section 3 sur les Services Vétérinaires, où tous les chapitres ont été révisés et seront désormais précédés d’une introduction à ce qu’est un Service Vétérinaire. Le flux des sections sera désormais le suivant :
Le chapitre sur l’influenza aviaire a fait l’objet d’une révision et d’une simplification considérables. Il se concentre sur les risques liés aux virus de l’influenza aviaire hautement pathogène, en séparant clairement le standard des virus de l’influenza aviaire faiblement pathogène présentant un intérêt pour la faune sauvage et/ou la santé publique. l’OIE espère que cette révision facilitera davantage les échanges commerciaux que la version précédente, tout en encourageant les pays à poursuivre la surveillance des virus faiblement pathogènes, sachant que des embargos commerciaux sont plus que jamais injustifiées.
L’enchaînement des chapitres sera désormais le suivant :
D’autres décisions importantes prises par l’Assemblée Mondiale et ayant des implications importantes pour les membres africains concernent les définitions révisées des animaux sauvages, captifs et féraux dans le Glossaire, la redéfinition de l’unité épidémiologique à partir d’un seul animal (par exemple, cheval atteint de morve, chien atteint de rage) dans le même Glossaire, et le changement de nom de la “notification immédiate” en “notification initiale” (par opposition aux notifications “de suivi”). La définition de la zone de protection a été révisée pour permettre le maintien des échanges commerciaux, tout en traitant des contre-mesures spécifiques (c’est-à-dire p.e. la vaccination) dans une zone de confinement (chapitre 4.4.).
Le chapitre tant attendu sur le bien-être des poules pondeuses n’a pas pu obtenir un soutien clair et suffisant le lundi et a été soumis au vote électronique le vendredi, où il n’a pas réussi à obtenir une majorité et a été retiré pour de nouvelles consultations. Les principales préoccupations varient selon les régions, allant de ne pas aller assez loin à aller trop loin et être trop prescriptif. Les Membres Africains de l’OIE ont exprimé leur soutien au projet de norme. Il convient de noter que – comme pour les poulets de chair – la norme ne s’applique pas aux élevages de volailles à double usage et de subsistance, appelés élevages de basse-cour.
Intervention du Dr Mbargou Lô, Délégué OIE du Sénégal, représentant les 54 Membres OIE de l’Union Africaine, en faveur de la proposition de nouvelle norme sur le bien-être des poules pondeuses.
En ce qui concerne le Manuel terrestre, sur les 38 chapitres nouveaux ou révisés, 14 ont fait l’objet d’une révision approfondie et un est entièrement nouveau : 3.X.X. Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient – Coronavirus (MERS-CoV), avec en ce moment que la définition de cas :
Les autres chapitres, d’une grande importance pour l’Afrique, sont liés à :
2.1.2. Les progrès de la biotechnologie
3.1.3. Fièvre catarrhale du mouton
3.1.21. Trypanosoma evansi
3.1.23. Stomatite vésiculeuse
3.2.7. Varroose des abeilles domestiques
3.3.4. Virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (aligné sur les modifications adoptées dans le Code)
3.3.5. Mycoplasme aviaire
3.3.14. Maladie de Newcastle
3.4.8. Péri-pneumonie contagieuse bovine
3.7.9. Peste des petits ruminants (section vaccins)
3.8.6. Virus du syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
3.9.5. Cysticercose
3.9.6. Listeria monocytogenes
Le Président de la Commission des normes sanitaires pour les animaux aquatiques, le Dr Ingo Ernst (Australie), dans sa présentation des normes nouvelles et révisées, a commencé par mettre l’accent sur l’introduction du terme “Déchets issus d’animaux aquatiques” dans le Glossaire du Code Aquatique, afin de clarifier la ou les différences avec les “Produits issus d’animaux aquatiques”. Un nouveau chapitre transversal (4.X.) sur la Sécurité biologique dans les établissements d’aquaculture a été adopté à l’unanimité.
D’autres révisions importantes concernent la Désinfection des œufs (divers chapitres, article 13) et plusieurs modifications des espèces concernées par les infections par la Virémie printanière de la carpe (10.9.), la Septicémie hémorragique virale (10.10.) et Bonamia ostrae (11.3.).
Il est également intéressant de noter l’inclusion d’une nouvelle maladie (listée par l’OIE) des crustacés “Infection par le virus iridescent 1 du décapode (DIV-1)”, pour laquelle un texte sera élaboré dans les mois à venir, tant dans le Code que dans le Manuel, comme cela a été le cas pour l’adoption du chapitre 2.1.X. du Manuel Aquatique pour “Infection par Batrachochytrium salamandrivorans”, listée pour la première fois en 2017.
Les autres chapitres du Manuel Aquatique qui ont été révisés concernent l’infection par Gyrodactylus salaris (2.3.3.), et l’infection par l’alphavirus des salmonidés (2.3.6.) et Bonamia ostrae (2.4.3.).
La Directrice générale de l’OIE, la Dre Monique Eloit, a ensuite lancé officiellement la Stratégie mondiale de l’OIE pour la santé des animaux aquatiques, qui vise à fournir des orientations aux Membres sur la manière d’améliorer la santé (et le bien-être) des animaux aquatiques dans le monde et de renforcer le rôle des Services vétérinaires.
La Dre Monique Eloit a présenté le nouveau Plan Stratégique à l’Assemblée Mondiale, annonçant une rupture considérable avec le passé, non seulement en termes de thèmes et de priorités stratégiques, mais aussi en termes de mise en œuvre, de transparence, de niveaux d’interaction (avec les régions, avec les organisations partenaires), de flexibilité de la mise en œuvre et d’options de réorientation des stratégies en fonction des enseignements tirés, de suivi des progrès, de sources de ces informations et d’une portée globale plus large, bien au-delà de la communauté vétérinaire traditionnelle, conformément aux demandes sociétales et aux changements et défis planétaires. Les objectifs stratégiques pour 2021 – 2025 sont énumérés dans l’encadré à gauche.
La Directrice générale a également présentée la Résolution 10 sur les (nouvelles) modalités de tenue de la Session Générale (dans une société post-pandémique), qui permettra au Conseil de prescrire des changements dans l’organisation future des Sessions Générales, sur la base des expériences acquises au cours des 1,5 dernières années.
L’Assemblée mondiale de l’OIE a délivré des certificats de reconnaissance du statut officiel de maladie à 9 pays (certains pays deux fois, pour une maladie différente). A noter pour l’Afrique la validation par l’OIE d’un programme officiel de contrôle pour la rage transmise par les chiens en Namibie, une première en Afrique.
Planification des réunions des groupes ad hoc chargés des statuts officiels des maladies, tels que convoqués par la Commission scientifique pour les maladies animales (CSMA).
Deux centres de référence additionnels (laboratoires de référence) ont été reconnus sur le continent Africain et sont partagés avec la région du Moyen-Orient :
Reference Laboratory for Veterinary Quality Control on Poultry Production,
Animal Health Research Institute, Agriculture Research Centre,
Ministry of Agriculture and Land Reclamation,
7 Nadi El-Said Street, P.O. Box 12618, Dokki, Giza,
Caire, EGYPTE
Expert désigné : Dr Abdelsatar Arafa.
Department of Brucellosis Research,
Animal Health Research Institute, Agricultural Research Center,
Ministry of Agriculture and Land Reclamation,
7 Nadi El-Said Street, P.O. Box 12618, Dokki, Giza,
Caire, EGYPTE
Expert désigné : Dr Mahmoud Hamdy.
La Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique s’est réunie le 24 mai 2020 (lundi) et a réuni jusqu’à 101 participants, dont les Délégués de l’OIE de 39 Membres (sur les 54 Pays Membres) de la Commission, et les représentants de 9 organisations régionales et internationales ( l’Association Vétérinaire du Commonwealth, le Bureau des Affaires de Désarmement des Nations Unies, le Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine, le Centre International de Physiologie et d’Ecologie des Insectes, la Coalition Internationale pour le Bien-être des Animaux, le Comité International de la Croix-Rouge, la Commission Internationale des Oeufs, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine. La réunion a été présidée par le Dr Honoré Nlemba Mabela (République Démocratique du Congo), Président de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique, et épaulé par le Dr Karim Tounkara, Représentant Régional de l’OIE pour l’Afrique.
Le Dr Letlhogile Modisa, Vice-président de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique et Délégué du Botswana, a réitéré l’offre de son pays d’accueillir la 25e Conférence de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique en février 2023.
Dr Guy Anicet Rerambyath, Délégué OIE, Gabon.
Les dates exactes et le lieu seront définis ultérieurement en coordination avec la Directrice générale de l’OIE.
La Commission Régionale a sélectionné le thème technique suivant (avec questionnaire aux Membres) pour inclusion dans l’ordre du jour de la 25e Conférence de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique :
De même, la proposition de trois sujets stratégiques d’intérêt mondial à traiter par l’OIE par différents moyens (revue scientifique, bulletin d’information, articles scientifiques, thème technique ou lors d’une activité/réunion spécifique) a été sélectionnée par un exercice de sondage et a abouti aux trois choix suivants :
Ci-dessus : Dr Alemayehu Mekonnen Anbessie, Délégué OIE, Ethiopie
A gauche : Dr Hichem Bouzghaia, Délégué OIE, Tunisie
Afin de libérer du temps pour les discussions autour des élections, exceptionnellement aucune présentation des organisations régionales et internationales n’a été faite. En effet, une session à huis clos s’est tenue entre les Délégués uniquement afin de discuter de la proposition des candidats à l’élection concernant tous les postes de gouvernance de l’OIE.
Dr. Honoré N’Lemba Mabela, Délégué OIE, Rép. Dém. du Congo
En conséquence, les personnes suivantes ont été élues au cours de la même semaine au Bureau de la Commission Régionale :
Suite à la mise en œuvre en 2017 d’une nouvelle procédure de vérification des candidats, basée sur les parcours scientifiques et professionnelles et la pertinence par rapport aux mandats de l’OIE, les élections des membres des Commissions spécialisées ont inclus les experts Africains suivants :
Commission Scientifique pour les Maladies Animales
Commission des normes sanitaires pour les animaux terrestres
Commission des Normes Biologique
Commission des normes sanitaires pour les animaux aquatiques
Pr. Emmanuel Couacy-Hymann, Président de la Commission des Normes Biologiques.
L’Afrique est ainsi à nouveau représentée dans les quatre Commissions Spécialisées, avec au moins un, voire deux représentants par Commission, avec – à nouveau – un Africain occupant un poste de Président, le Dr Emmanuel Couacy – Hymann (Commission des Normes Biologiques).
Merci Dr Botlhe Michael “Mike” Modisane pour votre leadership en tant que Président de l’Assemblée Mondiale des Délégués de l’OIE, Président du Conseil de l’OIE, Président sortant de l’OIE, Délégué OIE de la République d’Afrique du Sud et source d’inspiration pour tous les Délégués de l’OIE Africains. Photo : archive (pré-COVID-19) avec la Directrice générale de l’OIE, Dr Monique Eloit, lors de la 83e Session Générale à Paris, 2015.