Harare, Zimbabwe

Investir dans des solutions de substitution des antibiotiques au Zimbabwe

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La mauvaise utilisation et la sur-utilisation des médicaments antimicrobiens dans les traitements humains et vétérinaires ont mis notre avenir en danger en augmentant la résistance des agents pathogènes aux antibiotiques. Ce phénomène est connu sous le nom de résistance antimicrobienne (RAM).

L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée sous le nom d’OIE) collabore avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans le cadre d’un projet au Zimbabwe qui permet de réaliser des progrès importants pour réduire la RAM dans le secteur de l’élevage. La Direction des Services Vétérinaires du Zimbabwe (DSV) reconnait que 65 % de la mortalité du bétail dans le pays est attribuée à la theileriose, en plus d’autres maladies transmises par les tiques. Afin de réduire simultanément la mortalité des bovins et l’utilisation d’antibiotiques dans le secteur de l’élevage, une solution alternative est nécessaire. Les vaccins contre la theilériose sont l’une de ces solutions.

Collecte de tiques et production de vaccins

Les tiques vectrices infectées, Rhipicephalus appendiculatus également appelée tique brune de l’oreille, transmettent l’infection de Theilera parva (la theileriose) aux bovins domestiques pendant leur alimentation. Cette espèce de tique constitue donc un apport essentiel pour la production de vaccins contre la theilériose. En juin 2022, le Zimbabwe, avec le soutien du Fonds fiduciaire multipartenaires quadripartite sur la RAM, a collecté des nymphes de tiques de référence dans les parcs nationaux afin de soutenir la production de 100 000 doses de vaccins. Le projet vise à produire un vaccin viable en menant des essais vaccinaux parmi une population cible de bovins jusqu’à la fin de 2022. Une première série de 20 000 doses a été produite et distribuée en priorité dans les foyers de maladie et 80 000 doses supplémentaires devraient être produites en 2022. L’impact du vaccin sur la réduction de la maladie sera mesuré et suivi au cours des deux prochaines années.

65 % de la mortalité du bétail au Zimbabwe est attribuée aux maladies transmises par les tiques

Au Zimbabwe

En outre, des agents techniques de la section parasitologie du Département des services techniques vétérinaires (DVTS) du Zimbabwe ont reçu une formation au test d’immunofluorescence des anticorps contre la Theileria (IFAT) afin de détecter l’exposition d’un animal aux parasites Theileria et d’en évaluer sa réponse au vaccin. Les formations, réalisées en juin 2022, donnent davantage de moyens à la DVTS pour effectuer des contrôles de qualité essentiels tout au long de la chaîne de production du vaccin anti-theileria. L’OMSA soutient donc chaque aspect du développement et du déploiement du vaccin, depuis la réalisation d’essais en laboratoire et sur le terrain à l’aide du nouveau vaccin, le soutien à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du vaccin auprès de l’autorité de contrôle des médicaments et la formation du personnel de terrain pour la mise en œuvre des vaccinations de masse.

 

 

Personnel utilisant la méthode de traînage pour collecter les tiques dans le parc national de Chivero. Photo © DSV (ZW) 2022

70 000 tiques collectées

Au Zimbabwe

En résumé, la production de vaccins contre la theilériose (commercialisé sous le nom de BOLVAC) est une avancée majeure, et cela signifie que le Zimbabwe peut désormais produire des vaccins contre trois des quatre principales maladies transmises par les tiques prévalant dans le pays. Grâce à cette capacité de production, le pays est désormais prêt à déployer sa Stratégie de contrôle intégré des tiques et des maladies transmises par les tiques (pour : Integrated Ticks and Tick-Borne Disease Control Strategy ou ITTBDCS).

 

 

Vaccin contre la theilériose conservé dans l’azote liquide Photo © DVS 2022

Production de 100 000 doses de vaccin contre la Theilériose

Au Zimbabwe

Le Fonds fiduciaire multipartenaires pour la résistance aux antimicrobiens

Cet effort n’est qu’une composante d’un seul projet parmi les dix projets actifs lancés à l’échelle mondiale par le Fonds fiduciaire multipartenaires pour la résistance aux antimicrobiens (MPTF en Anglais) quadripartite afin d’appliquer les meilleures pratiques et d’intensifier l’action conjointe dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Le MPTF sur la RAM est un effort mondial pour faire face aux risques sanitaires de la RAM avec un fonds commun géré conjointement par l’Alliance Quadripartite Une Seule Santé : FAO, PNUE, OMS et OMSA. L’objectif du MPTF sur la RAM est de faciliter la coordination nationale, régionale et mondiale de l’action Une Seule Santé sur la RAM dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Dix pays (le Cambodge, Éthiopie, Ghana, Indonésie, Kenya, Maroc, Pérou, Sénégal, Tadjikistan et Zimbabwe) mettent actuellement en œuvre le projet MPTF sur la RAM depuis fin 2020/ 2021. Six autres pays (Bangladesh, Cameroun, Kirghizistan, Madagascar, Mongolie et Tunisie) élaborent de nouvelles propositions de projets.

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