Alliant des sessions animées par des chercheurs en provenance des trois instituts de recherche partenaires du projet EBO-SURSY, à des démonstrations et exercices pratiques, cette formation unique en son genre avait pour objectif de renforcer l’expertise des acteurs impliqués dans la détection précoce des maladies zoonotiques issues de la faune sauvage.
A travers une approche pluridisciplinaire mettant l’accent sur les interactions entre les animaux, les êtres humains et leur environnement, la formation a été l’occasion pour les scientifiques, de partager leurs connaissances et leurs expériences du terrain. De la découverte des souches du VIH au sein des populations de chimpanzés et de gorilles sauvages au Cameroun, à la mise en œuvre de l’approche « Une Seule Santé » en Guinée dans un contexte post-Ebola, une grande variété de sujets et de contextes ont été couverts par les intervenants. Les apports de la recherche pour le contrôle de la fièvre de la Vallée du Rift, ou encore le rôle des rongeurs dans la transmission de la fièvre de Lassa ont, entre autres, fait l’objet d’échanges soutenus avec l’audience.
Pendant huit jours, les participants ont également eu l’occasion d’explorer les différentes thématiques clés de la surveillance épidémiologique. En laboratoire, ils ont pu se former aux nouvelles techniques de diagnostic, y compris à l’aide de technologies innovantes tels que le Luminex et le MinION. Sur le terrain, ils se sont essayés à la capture de chauves-souris et à la réalisation de prélèvements. Forts de leur expertise respective, ils ont mené ensemble une simulation d’investigation telle que menée lors d’une suspicion d’épidémie, pour enfin se pencher sur l’élaboration d’un guide pratique régional pour la surveillance des zoonoses hémorragiques. « Ce fut une expérience formidable de rencontrer des gens de différentes régions du monde. J’ai beaucoup appris, et j’espère transférer ces connaissances à mes collègues à mon retour au pays » s’est félicité un participant.
« En organisant cette formation, notre objectif final est de permettre aux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre de mieux anticiper l’émergence de maladies virales telles que celle du virus Ebola, et d’autres zoonoses moins exceptionnelles, mais toutes aussi pénalisantes pour les populations » explique Sophie Muset, Coordinatrice du projet EBO-SURSY à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). « Grâce à l’engagement des partenaires scientifiques, c’est une opportunité unique qui a pu être proposée à de jeunes professionnels prêts à relever le défi’ » ajoute-t-elle.
La formation s’est terminée par une table ronde animée par Dr Sakoba Keita, Président de la Plateforme «Une seule Santé» en Guinée, Dr Sény Mané, Directeur des Services vétérinaires, Vice-Président de la Plateforme et le colonel Mamadou Sow du Ministère de l’Environnement.
Cette formation a été organisée en partenariat par l’Institut Pasteur de Guinée, le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée (CERFIG), l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), l’Institut National de Santé Publique (INSP) et l’Institut Supérieur des Sciences et Médecine Vétérinaire (ISSMV) et avec le soutien financier de l’Union européenne à travers le projet EBO-SURSY.
Ce projet est mis en œuvre par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) avec ses partenaires scientifiques que sont le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut Pasteur.
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Photos: ©OIE/S. Muset ©IRD/N. Vidal