
Imaginez un monde où chaque femme, quelle que soit son origine ou sa situation, a les mêmes chances de s’épanouir dans la profession qu’elle a choisie. Un monde où l’égalité des sexes n’est pas un simple mot à la mode, mais une réalité vécue. Telle est la vision de la Journée internationale de la femme (JIF) 2025, dont le thème retenu est « pour TOUTES les femmes et les filles : Droits. Égalité. Autonomisation ».
Au cœur des services vétérinaires, cette vision revêt une signification particulière. Ici, les femmes ne sont pas seulement des soignantes, mais aussi des dirigeantes, des innovatrices et des moteurs du changement. Pourtant, leur chemin est souvent semé d’embûches, qu’il s’agisse d’inégalités salariales, de discriminations fondées sur le sexe ou d’autres obstacles.
« J’ai toujours été passionnée par les animaux », explique la Dre Aisha, vétérinaire principale au Nigeria. « Mais lorsque j’ai commencé, j’ai souvent été rejetée ou sous-estimée. Il ne s’agissait pas seulement de prouver mes compétences, mais aussi de naviguer dans les normes culturelles qui favorisaient l’autorité masculine. » L’expérience de la Dre Aisha n’est pas unique.
Sur l’ensemble du continent, les femmes, au sein des services vétérinaires, sont confrontées à des défis qui vont au-delà de leur expertise technique. La conférence continentale africaine : Vers de réseaux plus résilients de personnels vétérinaires pour l’Afrique 2024, a mis en lumière des questions telles que l’inégalité d’accès à l’éducation, la violence fondée sur le genre et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
« Nous avons besoin de plus de femmes dans les postes de décision », affirme la Dr Emily, vétérinaire chevronnée et défenseur de l’égalité des sexes. « Nos perspectives apportent une dimension différente au bien-être des animaux et à l’élaboration des politiques. Il est grand temps de briser le plafond de verre ».
La Dre Aisha, vétérinaire principale, Nigeria.
La conférence continentale africaine : Vers de réseaux plus résilients de personnels vétérinaires pour l’Afrique 2024, recommande une approche globale pour atteindre l’égalité des sexes dans la main-d’œuvre vétérinaire. Il s’agit notamment de garantir l’égalité d’accès et d’opportunité pour les femmes dans l’éducation, l’emploi et les postes de direction. Il s’agit également de renforcer les cadres institutionnels en désignant des points focaux pour l’égalité des sexes et en adoptant des politiques inclusives, de réformer l’enseignement vétérinaire avec des programmes tenant compte de l’égalité des sexes et de mettre en place des mesures telles que des quotas et l’égalité salariale pour remédier aux disparités systématiques. En outre, des lignes directrices devraient préconiser un environnements sûr et favorable en s’attaquant à la violence et à la discrimination fondées sur le sexe, en encourageant les transformations culturelles grâce à des hommes alliés et en cultivant des cultures professionnelles inclusives grâce à des possibilités de mentorat et de mise en réseau.
Pour garantir un changement durable et une prestation de services efficace, les recommandations soulignent également l’importance des stratégies basées sur les données et de l’engagement communautaire. Il s’agit notamment de mettre en œuvre la collecte de données, disponibles par sexe pour la fourniture de services ciblés aux éleveurs masculins et féminins, de faire campagne pour une législation qui exige l’enregistrement des agriculteurs, ventilés par sexe et de concevoir des services de santé animale basés sur les besoins de ses utilisateurs. Le renforcement des capacités des experts en matière de genre, les programmes intégrés de mentorat et la promotion de technologies numériques inclusives sont considérés comme essentiels pour l’émancipation des femmes et l’augmentation de leur représentation au sein des instances dirigeantes. En fin de compte, l’objectif est de construire un secteur vétérinaire qui soit non seulement équitable, mais qui réponde également aux divers besoins des communautés qu’il sert.
Mais comment ces recommandations se traduisent-elles en changements réels ? Voici quelques exemples concrets :
Lorsque les femmes sont responsabilisées au sein des effectifs et de la démographie du personnel vétérinaire, les avantages vont bien au-delà des réussites individuelles. Des services vétérinaires qui tiennent compte de l’égalité entre les hommes et les femmes conduisent à
La Dre Emily, vétérinaire chevronnée et défenseur de l'égalité des sexes au Kenya.
Aishatu Abubakar Baju, Chair, Veterinary Council of Nigeria. Picture (c) P. Bastiaensen (woah) 2024.
Aishatu Abubakar Baju, Présidente de l’Ordre vétérinaire du Nigeria. Photo (c) P. Bastiaensen (omsa) 2024.
Pour faire réellement progresser l’égalité des sexes dans le secteur vétérinaire, un effort collectif et soutenu est essentiel. Il faut pour cela amplifier activement la voix des femmes, partager leurs expériences et célébrer leurs réussites afin de démanteler les stéréotypes néfastes.
En outre, il est essentiel de plaider en faveur de changements politiques tangibles, tels qu’une législation promouvant l’égalité des sexes, pour une transformation systémique. Le mentorat des jeunes femmes leur apporte des conseils et un soutien inestimables, leur donnant les moyens de mener à bien leur carrière.
Enfin, en soutenant les organisations qui se consacrent à l’autonomisation des femmes dans le domaine vétérinaire par le biais d’un financement, on s’assure que des ressources essentielles sont disponibles pour réaliser des progrès significatifs.