Alors que nous commémorons la dix-huitième Journée mondiale contre la rage, le 28 septembre 2024, les agences quadripartites (FAO, PNUE, OMS et OMSA) et l’Alliance mondiale pour la lutte contre la rage (GARC), dans la région Afrique, appellent toutes les parties prenantes à réfléchir au thème annuel pour 2024, à savoir « Briser les barrières de la rage ».
La rage continue de faire des victimes et de causer des souffrances tant chez l’homme que chez l’animal. La maladie reste une menace pour la vie, en particulier en Afrique, où elle est endémique dans presque tous les pays malgré l’existence de mesures préventives efficaces.
Le thème de cette année reflète donc le besoin urgent de transcender les barrières qui entravent l’élimination de la rage dans le monde. Le thème de cette année, qui vise à dépasser le statu quo, reconnaît non seulement les obstacles sur lesquels nous avons le contrôle, mais aussi la nature transfrontalière de la rage elle-même.
Nous reconnaissons que pour atteindre notre objectif de zéro d’ici 2030, conformément au plan stratégique mondial “Zéro d’ici 30 pour l’élimination des décès humains dus à la rage à médiation canine”, il faut franchir plusieurs étapes, notamment :
- Promouvoir la collaboration dans le cadre de l’initiative « Une seule santé » : L’élimination de la rage nécessite une approche « une seule santé » (One Health), réunissant les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale en vue d’une action coordonnée et concertée. La maladie persiste en raison des lacunes dans la collaboration entre les parties prenantes. Les organisations quadripartites et le GARC appellent collectivement tous les pays à adopter l’approche « Une seule santé » dans la lutte contre la rage, en veillant à ce qu’aucune partie prenante ne soit laissée pour compte.
- Renforcer la coopération : La coopération locale, nationale et internationale est vitale. Cette année, les événements de la Journée mondiale contre la rage seront l’occasion pour les parties prenantes à tous les niveaux d’approfondir leur coopération. Cela illustre bien le proverbe africain : « Si tu veux aller vite, vas-y seul. Si tu veux aller loin, vas-y ensemble ».
- Briser les silos : Nous devons aligner nos efforts sur la stratégie mondiale « Zéro avant 30 » pour l’élimination des décès humains dus à la rage canine, sur le plan d’action conjoint quadripartite, sur la feuille de route de l’OMS pour les maladies tropicales négligées et sur d’autres cadres pertinents, afin de renforcer les capacités grâce à des efforts d’élimination de la rage qui nous aident à lutter contre de nombreuses autres maladies et à améliorer nos systèmes de santé dans leur ensemble.
- Favoriser l’innovation : Nous devons adopter de nouveaux outils et de nouvelles stratégies qui amélioreront les efforts de prévention et de lutte contre la rage aux niveaux local, national, régional et international. L’adoption d’outils pertinents permettra aux pays de prendre des décisions et d’élaborer des politiques fondées sur des données, tout en surveillant et en mesurant l’impact des interventions.
- Développer les programmes de vaccination : En brisant les barrières qui limitent l’extension des programmes, nous pourrons garantir des campagnes de vaccination antirabique plus larges et plus efficaces, tant chez les humains que chez les animaux. Par exemple, les vaccinations massives de chiens soutenues par la Banque de Vaccins WOAH dans plusieurs pays d’Afrique et le soutien de la FAO au renforcement des systèmes d’élevage dans presque tous les pays d’Afrique ont montré comment les programmes communautaires peuvent être étendus pour avoir un impact plus large. Les progrès de la vaccination de masse des chiens pourraient être considérablement renforcés en y associant l’accès à la prophylaxie post-exposition (PEP) pour l’homme, grâce à la politique de cofinancement de GAVI, The Vaccine Alliance, dans le cadre de la vaccination de routine.
- Sensibilisation à la maladie : Reconnaissant l’importance des communautés en tant que partie prenante clé dans l’élimination de la rage, les organisations quadripartites et le GARC appellent les pays à renforcer l’engagement et l’éducation des communautés en tant qu’élément clé de l’élimination de la rage. En encourageant l’engagement et le soutien de la communauté, les barrières du manque de connaissances, de la désinformation et des idées fausses sur la prévention de la rage seront surmontées.
En attendant la Journée mondiale contre la rage 2024, nous exhortons les individus, les communautés, les organisations et les gouvernements à prendre part à des activités allant de campagnes de vaccination de masse à des événements éducatifs. En unissant nos efforts, nous pouvons briser ces frontières et parvenir à un monde sans rage.
Faisons de la Journée mondiale contre la rage 2024 un moment fort de notre parcours vers l’éradication définitive de cette maladie, tout à fait évitable.
Ensemble, nous pouvons briser les barrières de la rage et entrer dans l’histoire.