Paris, France

80ème Session Générale de l'OIE : un nouveau Bureau élu...

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La 80ème Session Générale de l’OIE qui vient de conclure était l’occasion de renouveler les instances scientifiques et de gestion de l’OIE, ainsi que d’approuver des nouvelles normes internationales. Ces normes sont très imlportantes pour l’amélioration de la santé et le bien-être animales en Afrique. Vous êtes invité à visiter le site de l’OIE pour accéder au rapport final et y trouver les dernières versions des Codes et Manuels.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le dimanche 20 mai, le Directeur Général de l’OIE et le Président de l’Assemblée Mondiale des Délégués ont accueilli le célèbre chanteur et joueur de kora Guinéen, Mory Kanté. La cérémonie qui a ainsi pris une ambiance africaine a été poursuivie par des allocutions des Ministres de tutelle africains de la Guinée, S.E. Monsieur Général Mamadou Korka Diallo, du Kenya, S.E. Docteur Mohamed Abdi Kuti, de Madagascar, S.E. Madame Ihanta Randriamandrato, du Niger, S.E. Monsieur Mahaman El-Hadj Ousmane, du Soudan, S.E. DocteurFaisal Hassan Ibrahim et de la Tanzanie, S.E. Monsieur Benedict Ole Nangoro.

Certains Ministres africains ont prononcé des allocutions, d’autres ont été reçus en audience par la Directeur général de l’OIE. De plus, beaucoup de Ministres africains ont eu des séances de travail avec les nombreux partenaires techniques et financiers, présents à la 80ème Session Générale. Il faut également souligner la présence de la Délégation du Liberia, pays candidat à l’adhésion à l’OIE, et l’audience accordée par le Directeur Général de l’OIE à cette délégation, ainsi que l’aparté entre elle et Dre Karen Sliter de l’USDA/APHIS (Regional Manager for Europe, Africa, Middle East et Central Asia, auprès de l’Union Européenne).

En marge des travaux de la session générale, de nombreuses rencontres bilatérales ont eu lieu entre le Siège, la Représentation Régionale, d’une part, et le BIRA de l’UA, la Représentation de la FAO pour l’Afrique, le Moyen-Orient, la Délégation de la CEDEAO, des Délégués de Membres africains (notamment du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Togo), d’autre part.

Au cours de la réunion de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique, le lundi 21 mai, Dre Marosi Molomo, Déléguée du Lesotho, Vice-Présidente et Présidente a.i. de la Commission, a présenté son rapport d’activités, suivi de celui de la représentation régionale, par le Dr Yacouba Samaké. La Commission Régionale pour l’Afrique, après de longues discussions, a finalement élu son nouveau bureau et a proposé les candidats suivants aux élections du Conseil et des Commission spécialisées qui ont eu lieu plus tard dans la semaine :

Bureau de la Commission Régionale de l’OIE pour l’Afrique :

  • Président(e) : Dre Marosi Molomo (Lesotho)
  • Premier Vice-Président : Dr. Adam Hassan Yacoub (Tchad)
  • Deuxième Vice-Président : Dr. Theogen Rutagwenda (Rwanda)*
  • Secrétaire Général : Dr. Ahmed Chawky Karim Boughalem (Algérie)

Pour le Conseil de l’OIE :

  • Vice-Président : Dr Jaouad Berrada (Maroc)
  • Membre : Dr Botlhe Michael Modisane (Afrique du Sud)

Et pour les Commissions spécialisées :

  • Commission du Code Terrestre : Dr Stuart Hargreaves (Zimbabwe)
  • Commission Scientifique : Dr. Gideon Bruckner (Afrique du Sud)
  • Commission des Normes Biologiques : Dr. Emmanuel Couacy-Hymann (Côte d’Ivoire)
  • Commission Aquatique : Dr. Eli Katunguka-Rwakishaya (Ouganda)

En un premier temps, la candidature du Dr Hargreaves n’a pas été jugé recevable dû à son absence prolongée de la Commission pour des raisons de santé, et il a été demandé à la Commission Régionale de proposer un autre candidat, en précisant que si l’état de santé du Dr Hargreaves permettrait de reprendre des fonctions, il serait invité à participer aux réunions de la Commission du Code en tant qu’observateur. Il a alors été proposé le Dr. Salah Hammami (Tunisie) comme candidat alternatif.

Le vendredi 25 mai, l’Assemblée Mondiale a finalement élu Dre Karin Schwabenbauer, Déléguée de l’Allemagne, comme nouvelle Présidente de l’Assemblée Mondiale de l’OIE (2012 – 2015). Cette élection est exceptionnelle dans la mesure où il s’agit de la première Présidente féminine de l’Assemblée dans l’histoire de l’Organisation. Les candidats africains aux différents postes ont tous été élus, à l’exception du Dr Katunguka-Rwakishaya (Ouganda) pour la Commission des Normes des Animaux Aquatiques et le Dr. Emmanuel Couaky-Hymann (Côte d’Ivoire) pour la Commission Scientifique.

Sachant que le prochain Président de l’Assemblée Mondiale des Délégués en 2015, sera issu de l’Afrique, il est donc très probable que le Dr Jaouad Berrada soit le prochain Président de l’OIE.

Au cours des sessions de l’Assemblée Mondiale des Délégués, les amendements du Code Aquatique suivants ont été discutés et approuvés. La définition d’aliment vivant destiné à l’aquaculture a été intégrée dans la définition générique des aliments destinés à l’aquaculture. La définition proposée de « professionnel de la santé des animaux aquatiques » n’a pas pu être adopté suite à l’opposition de nombreux pays, pour de nombreuses raisons. La proposition de de-lister le syndrome ulcératif épizootique (SUE) n’a pas été acceptée par la Commission et la maladie est donc maintenue dans le Code. D’autres maladies ont été renommées tel que l’infection due à l’herpèsvirus de l’ormeau (au lieu de pseudo-herpes) et l’infection due à l’herpèsvirus de l’huitre de type 1 (mais sans la mention spécifique « virus OsHV-1 et OsHV – µvar », proposée par la Commission).

Un nouveau chapitre sur la communication (3.2), similaire à celui du Code Terrestre, a été introduit, ainsi que deux chapitres sur le « contrôle des quantités d’agents antimicrobiens et leur profil d’utilisation chez les animaux aquatiques » et « l’élaboration et harmonisation des programmes nationaux de suivi et de surveillance de résistance aux agents antimicrobiens chez les animaux aquatiques ». Un chapitre (7.4) sur la «  mise à mort de poissons d’élevage à des fins de contrôle sanitaire » a également été introduit. Un nouveau chapitre (6.1.) a été présenté pour considération, mais pas (encore) pour adoption : « maîtrise des dangers associés aux aliments destinées aux animaux aquatiques ». De même, des modifications sur les chapitres du Code et du Manuel sur l’anémie infectieuse du saumon concernant la différentiation entre les variantes faiblement et hautement pathogènes, n’ont été présentées que pour considération.

Des certificats officiels de reconnaissance de programmes nationaux de lutte contre la fièvre aphteuseont été remis pour la première fois depuis l’adoption des textes y relatifs en 2011, à l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Par ailleurs, aucun pays (africain) a pu améliorer son statut vis-à-vis de l’ESB (tous les pays africains restent au niveau de «risque indéterminé») et aucun changement n’est intervenu sur le statut des pays membres vis-à-vis de la PPCB ou de la fièvre aphteuse.

Pour rappel, il avait été approuvé en 2010 le principe de l’introduction d’une première maladie équine, la peste équine, à cette liste de maladies à reconnaissance officielle. L’Assemblée Mondiale a d’ores et déjà adopté une modification du Chapitre 1.6 sur les procédures d’auto-déclaration par un Membre qui exclue dorénavant la peste équine et qui prévoit les conditions pour la reconnaissance officielle par l’OIE d’un pays indemne de la peste équine (questionnaire).

La peste équine sera bientôt suivie d’une deuxième maladie équine, la morve, et de la peste porcine classique, tel que recommandé par la Commission Scientifique pour les Maladies Animales.

Les activités de la Commission Scientifique sur les Maladies Animales incluent –entre autres- la poursuite des travaux sur les maladies mellifères, la PPR et la fièvre aphteuse, avec à l’horizon la Conférence Mondiale FAO – OIE sur la Fièvre Aphteuse à Bangkok, Thailande, en juin 2012.

Plusieurs changements au Code Terrestre ont été débattus et approuvés. La principale avancée a été l’adoption d’une résolution (22) et de trois textes sur le bien-être animal : un premier chapitre générique avec des recommandations relatives au bien-être animal (7.1) et en particulier les principes généraux de bien-être dans les systèmes de production animale (7.1.4), ainsi qu’un nouveau chapitre sur le « bien-être animal dans les systèmes de production de bovins à viande ». Ce chapitre porte aussi bien sur les systèmes intensifs, extensifs que semi-intensifs ; et couvre 22 pages de normes internationales (p.e. éclairage, qualité de l’air, sevrage, castration, écornage, caudectomie, identification etc…). Enfin, la section sur le transport d’animaux destinés à la recherche et l’enseignement (article 7.8.10.) a également été révisée.

Suite au développement de lignes directrices sur la législation vétérinaire en 2008, un nouveau chapitre (chapitre 3.4.) sur la « législation vétérinaire » a été introduit et approuvé.

Aucune maladie n’a été rayée du Code, mais les maladies des abeilles suivantes ont été renommées à des fins d’harmonisation :

  • L’acarien Tropilaelaps chez les abeilles mellifères
  • Le petit coléoptère des ruches ( Aethina tumida )

Le chapitre sur le Contrôle sanitaire officiel des maladies des abeilles a également été révisé, par exemple concernant la régionalisation.

En ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments, deux chapitres ont été profondément révisés : le chapitre 6.7 sur « l’harmonisation des programmes nationaux de surveillance et de suivi de la résistance aux antimicrobiens » et le chapitre 6.8 sur le « contrôle des quantités d’agents antimicrobiens et leur profil d’utilisation chez les animaux dont la chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine ».

Concernant les chapitres spécifiques aux maladies, quelques exemples :

  • Infection par le virus de la maladie d’Aujeszky (8.2.) : révision de la définition de porc sauvage captif en y ajoutant la mention « vivant sous la surveillance ou le contrôle direct de l’homme » et l’introduction de la vaccination selon le principe DIVA dans des pays indemnes.
  • Infection par le virus rabique (8.10) : plusieurs révisions mettant l’accent sur la rage comme maladie d’intérêt de santé publique et la suppression de la notion de pays indemne « de transmission de la rage entre les chiens ». Le chapitre proposé avait fait l’objet de trop de commentaires négatifs en 2011 et avait été renvoyé à la Commission du Code pour re-soumission en 2012.
  • Infection par le virus de la peste équine (12.1) : une meilleure définition de cas et des inclusions par rapport à la reconnaissance officielle de la maladie par l’OIE.

Un nouveau Laboratoire de Référence de l’OIE pour la péri-pneumonie contagieuse bovine (CBPP) a été reconnu, suite au projet de jumelage avec l’IZS de Teramo en Italie. Il s’agit du Laboratoire National Vétérinaire du Botswana (BNVL) avec comme expert désigné, Dre. Chandapiwa Marobela-Raborokgwe. Pour la première fois, ceci a fait l’objet d’une résolution spécifique (résolution 20). Au total 16 nouveaux Laboratoires de Référence ont été accrédités, alors que 4 Laboratoires ont demandés à être délistés.

Un nouveau Centre Collaborateur est issu de la fusion des deux Centre Collaborateurs sur la faune sauvage au Canada et aux Etats-Unis : le Centre Collaborateur pour la recherche, le diagnostic et la surveillance des agents pathogènes de la faune sauvage, avec comme membres le US Department of Agriculture, le US Geological Survey, le US National Wildlife Health Centre et l’actuel Canadian Collaborative Wildlife Health Centre (CCWHC).

Le kit diagnostique IDEXX M. bovis antibody test kit des Laboratoires IDEXX a été certifié et enregistré par l’OIE (résolution 24) comme approprié aux objectifs (du Manuel) ou «  fit for purpose  » pour la détection des anticorps à Mycobacterium bovis dans le sérum de bovins, comme épreuve supplémentaire, en tandem avec d’autres épreuves de diagnostic, et pour la réalisation de monitorages sérologiques au niveau des troupeaux (prévalence et risque).

Enfin, parmi les nombreuses résolutions adoptées par l’Assemblée, deux en particulier sont particulièrement importantes pour l’Afrique : la résolution 27 sur l’utilisation de l’approche « une seule santé » pour gérer les risques sanitaires à l’interface animal – homme – écosystèmes » ; et la résolution 32 sur la « bonne gouvernance et l’enseignement vétérinaire » qui recommande l’approbation future d’un tronc commun des études vétérinaires ou cursus de base pour garantir la qualité des prestations des services vétérinaires nationaux à travers le monde.

 

Plus d'informations (Session générale précédente) :

Paris, France

79ème Session Générale de l'OIE : Le 5ème Plan Stratégique de l'OIE appliqué à l’Afrique est approuvé

31/05/2011
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