Le Groupe de la Banque Mondiale
En Afrique, l'élevage demeure une activité socio-économique de tout premier plan. Il y joue un rôle incontournable dans la création d'emplois, la distribution des revenus en milieu rural, la réduction de la pauvreté, mais constitue aussi un important instrument d'amélioration de la sécurité et de la souveraineté alimentaire des pays. En zone sahélienne l'élevage est essentiellement fondé sur le pastoralisme, basé sur la mobilité des hommes et des animaux, qui constitue à la fois une stratégie de gestion des risques et un moyen d'optimiser l'exploitation des ressources fourragères disponibles temporairement en fonction des saisons. Pourtant seuls à même de valoriser les vastes espaces pastoraux où aucune autre activité ne peut être envisageable et malgré leur importance économique, l'élevage pastoral et ses acteurs, les pasteurs nomades ou semi-nomades, demeurent cependant encore très souvent de nos jours, socialement déconsidérés, institutionnellement marginalisés et donc politiquement négligés.
C'est dans ce cadre que les Chefs d'États et de Gouvernements des six pays sahélo-sahariens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), ont adopté, lors du Forum de Nouakchott en Octobre 2013, une déclaration ambitieuse pour le maintien et la valorisation de ces systèmes de production dont l'un des messages principaux est de «se mobiliser ensemble pour un effort conséquent pour un pastoralisme sans frontière». Cette rencontre a été à l'origine de la conception par les états et du financement par la Banque Mondiale du Projet régional d'appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS).
La composante amélioration de la santé animale a pour objectif d'appuyer les efforts nationaux et régionaux pour bâtir des services vétérinaires plus durables et efficaces, à travers des interventions tangibles comme les campagnes de surveillance et de lutte contre les principales maladies, qui touchent les grands et les petits ruminants en impliquant toutes les parties concernées (Etat, vétérinaire, auxiliaire, para-vétérinaire, producteur, etc.). Sa coordination régionale a été confiée à l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA) à travers un accord signé le 23 Octobre 2015 entre le Comité Inter-état de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) et l'OIE (entre-temps renommé OMSA).
Dans ce cadre, l'appui à l'élaboration de manuels techniques vétérinaires de base est une des missions confiées à la coordination régionale de la composante santé animale. Bien que depuis une trentaine d'années, de très nombreuses démarches similaires aient été mises en oeuvre soit à travers des projets d'envergure continentale (Programme panafricain de lutte contre la peste bovine, programme panafricain pour le contrôle des épizooties, entre autres) soit par des organisations internationales en charge du développement telles que l'OMSA, la FAO et le Bureau interafricain des ressources animales (près de 130 documents ont dans une première phase été inventoriés, numérisés et diffusés par la coordination régionale de la composante santé animale du PRAPS), les pays ont unanimement souhaité l'élaboration d'un manuel plus détaillé destiné non seulement aux auxiliaires et éleveurs, mais également aux agents de terrain et aux vétérinaires. C'est donc dans ce cadre que se situe l'élaboration du présent manuel, destiné à l'ensemble de la chaine des services vétérinaires, qui a été élaboré grâce à une prestation de service du CIRAD à partir d'un Manuel PACE du BIRA-UA initialement élaboré en 2006 pour les auxiliaires ou agents communautaires de santé animale (ACSA) uniquement.
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