En 2023, le Service météorologique du Kenya a émis une alerte pour des précipitations élevées et des inondations dans la plupart des régions du Kenya pendant les pluies de mars-mai, citant la possibilité d’une augmentation des maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la fièvre de la vallée du Rift (FVR) et la dengue. Auparavant, les projections climatiques de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de son Centre de prévision et d’applications climatiques (ICPAC) pour la période d’octobre à décembre 2023 indiquaient une forte probabilité de précipitations supérieures à la moyenne dans la majeure partie de la Grande Corne de l’Afrique, y compris dans l’est du Kenya, jusqu’au premier trimestre de 2024. L’IGAD avait à l’époque lancé un appel urgent à l’aide et un appel à l’action pour éviter la catastrophe attendue causée par les épidémies.
En 2022, le Kenya a élaboré un plan d’urgence national pour la FVR par le biais d’un processus multisectoriel, qui a été ratifié en tant que plan officiel pour la préparation et la riposte aux épidémies de FVR dans le pays. Le plan d’urgence vise à prévenir les épidémies de FVR et à minimiser l’impact sanitaire et socio-économique de la FVR sur l’homme, les animaux et l’environnement.
Les ateliers nationaux de passerelles (ou National Bridging Workshops, NBW) font partie d’un programme phare de la Tripartite (FAO, OMS et OMSA) qui a été établi pour améliorer les partenariats multisectoriels à l’interface animal-homme-environnement à l’échelle nationale, et qui vise à renforcer la collaboration multisectorielle dans les pays. Le programme est soutenu par les organisations tripartites sous la forme d’un atelier national de trois jours qui rassemble 60 à 90 acteurs nationaux des services de santé animale et humaine aux niveaux national, régional et local, ainsi que des représentants d’autres secteurs concernés (environnement, faune, médias, police, etc.).
Le NBW est basé sur une méthodologie standardisée, qui fait le lien entre le RSI (Règlement sanitaire international) de l’OMS et le Processus PVS (Performance des services vétérinaires) de l’OMSA, deux cadres sanitaires mondiaux. Les participants nationaux utilisent leurs propres rapports d’évaluation nationaux pour identifier les lacunes et formuler des recommandations pour une feuille de route commune sur la collaboration multisectorielle. En conséquence, l’initiative NBW aide les pays à renforcer la collaboration à l’interface homme-animal tout en améliorant la conformité aux normes et réglementations internationales.
Au Kenya, l’atelier NBW s’est tenu en novembre 2021, et une feuille de route commune avait été élaborée pour trois domaines techniques principaux, comprenant des actions en matière d’évaluation des risques et de réponse, de communication et de surveillance. En janvier 2023, la mise en œuvre de la feuille de route commune a été réexaminée et les activités essentielles ont été davantage hiérarchisées. Le Kenya a proposé de donner la priorité aux activités liées à la surveillance, en particulier à « l’amélioration de la riposte aux événements de santé publique à l’aide d’une approche Une Seule Santé, en établissant et en renforçant le cadre opérationnel de la surveillance Une Seule Santé les secteurs de la santé animale, humaine et environnementale ».
Pour lutter contre la menace de la FVR, le Gouvernement kenyan travaille en étroite collaboration avec des organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union Africaine (UA-BIRA) afin de renforcer les capacités de préparation et de réaction du pays.
Le récent atelier de formation a rassemblé des experts des secteurs de la santé humaine et animale afin de renforcer leurs connaissances sur la FVR et d’améliorer la collaboration. L’objectif était d’être prêt à détecter et à répondre rapidement à toute épidémie potentielle. Il s’agissait également de contribuer à l’opérationnalisation du plan national d’urgence pour la FVR au Kenya, notamment en ce qui concerne la phase qui précède l’apparition de l’épidémie, grâce à une formation ciblée, visant à soutenir la surveillance active et la communication sur les risques.
Les principaux domaines d’intérêt de la formation étaient les suivants
Le Kenya a mis en place un plan d’urgence national pour la FVR, et cette formation a contribué à garantir qu’il pourra être mis en œuvre efficacement en cas de besoin. En renforçant la surveillance et les systèmes d’alerte précoce, le pays vise à minimiser l’impact d’une éventuelle épidémie de FVR sur le public, le bétail et l’économie.