Compte tenu de l’importance des secteurs de l’élevage ét de la protection de la faune pour les économies (rurales) et la cohésion (sociale) dans de nombreux pays de l’Afrique australe, le Comité Technique Elevage de la SADC a récemment organisé une large forum consultatif, exactement quatre ans après la réunion emblématique de Kasane (novembre 2008, nord du Botswana), afin de se pencher sur les résultats des recherche menées, les politiques nationales et régionales mises en place, les nouvelles normes internationales et les bonnes pratiques dans la gestion des maladies animales à l’interface élevage – faune, sous le thème : « Réconcilier les objectifs concernant la santé du bétail et de conservation de la faune en Afrique australe : stratégies pour un développement économique durable ». Cette réunion de 2012 a eu lieu dans la banlieue de Phakalane à Gaborone et a réuni plus de 100 participants venu de divers horizons, c’est-à-dire des intervenants représentant la conservation de la faune, la santé animale et la production animale en Afrique australe. Organisée conjointement avec l’initiative AHEAD de la Wildlife Conservation Society (WCS), les orateurs étaient issus des États Membres de la SADC (autorités nationales de recherche, vétérinaires et de gestion / conservation la faune) ainsi que des institutions supra-nationales, régionales et internationales, comme le Secrétariat de la SADC, la FAO (ECTAD), CIRAD, BVI, OVI, USDA-APHIS, WCS, etc.. L’OIE était représentée par les deux Présidents des deux commissions normatives de l’OIE pour les animaux terrestres, le Dr Alejandro Thiermann pour la Commission du Code et le Dr Gideon Bruckner pour la Commission scientifique pour les maladies animales. La plupart des sujets évoqués portaient sur la prévention et le contrôle de la fièvre aphteuse dans le contexte de la création et/ou la gestion des aires de conservation transfrontalières (ACTF) comme le ACTF Bassin du Limpopo et la création récente du ACTF Kavango-Zambèze (KAZA). Le premier jour du programme a été consacré à des exposés sur les recherches en cours dans la région. La participation a été très active et il y avait 13 présentations faites par des chercheurs africains et des étudiants des cycles supérieurs. Plusieurs présentations portaient sur des topotypes et la biologie moléculaire du virus de la fièvre aphteuse. Il y avait aussi plusieurs présentations sur l’application de techniques modernes de diagnostic. Toutefois, il a été reconnu que ces derniers sont beaucoup plus chers que les techniques traditionnelles et qu’elles auront qu’une moindre application pratique par rapport aux besoins plus essentiels de connaissances épidémiologiques de la fièvre aphteuse dans la région.
Photo de groupe. Crédit photo © AHEAD/WCS (2012)
La deuxième journée a été consacrée aux défis que représentent les ACTF et comment faire face à la nécessité d’approches nouvelles et durables aux objectifs de conservation de la faune ét de la production de bétail dans TFCA. Des exposés très intéressants ont été présentés sur l’état actuel, les défis et les opportunités que présentent les ACTF dans la région de la SADC, ainsi que l’appréciation de différentes maladies animales transfrontières qui interviennent sur l’interface élevage – faune, au-delà de la singulière fièvre aphteuse. À la fin de la réunion de trois jours, les participants ont adopté ladite Déclaration de Phakalane qui offre au Secrétariat de la SADC et de ses instances de gouvernance politique des orientations soutenues par un large consensus, sur les prochaines étapes à franchir .