est une initiative de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES)
L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est fière de célébrer la Journée mondiale de la vie sauvage 2021 "Forêts et moyens de subsistance" : Soutenir les populations et la planète". Le mandat de l'OIE est d'améliorer la santé animale dans le monde entier, y compris celle des animaux domestiques et sauvages. Les animaux, les humains et les plantes sont interdépendants et partagent des ressources vitales au sein d’une grande variété d'écosystèmes. Il est essentiel de maintenir ces écosystèmes en bonne santé pour conserver un niveau élevé de biodiversité sur terre, qui contribue à la survie de l'homme et de la planète.
Les forêts sont des écosystèmes uniques qui présentent l’un des plus hauts niveaux de biodiversité sur terre et couvrent une grande variété de paysages géographiques qui constituent des habitats appropriés pour des millions d’êtres vivants, dépendant de ses ressources pour survivre, vivre et prospérer. Le maintien de la santé des forêts est un élément clé de l’équilibre de la planète, qui profite à la fois aux hommes et aux animaux qui en dépendent directement ou indirectement.
Les forêts sont souvent considérées comme les poumons de notre planète, mais elles étouffent depuis plusieurs années. L’avènement de l’ère industrielle, conjugué à une société de consommation grandissante, a créé une demande croissante des ressources forestières naturelles, nécessitant d’aller de plus en plus loin dans des forêts qui n’étaient pas utilisées pour des activités humaines auparavant, détruisant des milliers d’hectares de terres boisées et créant de nouvelles voies pour l’exploitation non durable des plantes, de la faune et pour le commerce de viande de brousse. En outre, le changement climatique, combiné à une mobilité humaine croissante, a contribué à la propagation de maladies et de parasites détruisant des milliers d’hectares de forêts. Ces perturbations augmentent les interactions entre la faune sauvage et l’homme, entraînant plus fréquemment l’émergence de maladies qui peuvent affecter l’homme et ses animaux domestiques mais aussi les animaux sauvages, avec parfois des conséquences sanitaires et socio-économiques importantes.
Photo (c) S. Muset (—) 2019
Face à cette situation, l’OIE a élaboré un cadre de gestion de la santé de la faune sauvage afin de protéger la santé des animaux sauvages et donc la santé mondiale au profit des humains, des animaux et de l’environnement. Ce cadre aidera l’OIE, en collaboration avec de ses partenaires internationaux, à intégrer pleinement la faune sauvage dans ses activités de base, afin de permettre aux Services vétérinaires de disposer d’un environnement scientifique, politique et stratégique leur permettant de mieux traiter ces questions.
Destin, prévoyance ou coïncidence ? L’élargissement récemment adopté de l’accord tripartite “Une seule santé” pour inclure le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en plus de la FAO, de l’OIE et de l’OMS, a été mis en œuvre plus largement que l’accent initialement prévu sur la résistance aux antimicrobiens, et a rapidement donné lieu à une multitude d’interactions liées à COVID-19, entre une large coalition de parties prenantes et de scientifiques, dont l’OIE, ce qui a notamment conduit au lancement par le PNUE et l’ILRI du rapport “Prévenir la prochaine pandémie – Les zoonoses et comment briser la chaîne de transmission” lors de la conférence de presse des Nations unies à New York le 6 juillet 2020.
Photo (c) S. Muset (—) 2019
Fondé en 1994, le Groupe de travail sur la faune sauvage sur la faune sauvage informe et conseille l’OIE sur les menaces qui pèsent sur les animaux sauvages et la biodiversité. Le groupe de travail est composé de sept experts scientifiques de renommée mondiale dans des domaines liés à la santé et à la gestion de la faune sauvage. Le groupe de travail a participé à l’élaboration du cadre de gestion de la santé de la faune sauvage de l’OIE, élaboré en 2020. Conscient du rôle de la faune sauvage en tant que ressource importante pour les communautés locales, le WWG a publié une déclaration sur le commerce des espèces sauvages et les maladies émergentes en juin 2020.
Photo (c) P. Becquart (IRD) 2018
Avec plus de 1200 espèces, les chauves-souris, dont l’organisme héberge un nombre important de virus sans pour autant affecter leur santé dû à un système immunitaire particulièrement performant, ont un rôle crucial au sein des écosystèmes dans lesquels elles évoluent. En effet, en plus d’être des pollinisateurs, les chauves-souris assurent la dissémination des graines, contribuant ainsi au maintien de la biodiversité végétale. Leur rôle dans la circulation de maladies émergentes tel que le virus Ebola est encore mal compris.
Financé par l’Union Européenne et géré par l’OIE, le projet EBO-SURSY vise à renforcer les capacités de surveillance des fièvres hémorragiques dans la faune sauvage. Il s’intéresse à l’écologie des chauves-souris et à mieux connaître leur rôle dans le cycle du virus Ebola. Pour cela, le CIRAD, l’un des trois partenaires scientifiques de mise en œuvre du projet avec l’Institut Pasteur et l’IRD, conduit des études longitudinales sur des populations de chauves-souris Africaines : études des déplacements locaux et migratoires, utilisation des ressources de leurs habitats en lien avec des études phénologiques, biologiques et moléculaires, étude des communautés d’espèces et des interactions avec d’autres espèces de mammifères. Ces études ont pour but d’actualiser les cartes de risque sur les zoonoses émergentes et réémergentes et d’affiner les stratégies de surveillance épidémiologique de la faune sauvage afin de mieux anticiper les épidémies qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur les populations humaines ainsi que sur les animaux sauvages tels que les grands singes.
Le Système mondial d’information zoo-sanitaire, mieux connu sous le nom OIE-WAHIS (World Animal Health Information System), est un système informatique en ligne qui collecte, traite et partage avec la communauté internationale des données sur l’apparition de maladies listées par l’OIE chez les animaux domestiques et la faune sauvage. Le système se compose de deux éléments :
Les données et informations fournies par les Pays membres, vérifiées et validées par l’OIE, sont accessibles au public via l’interface OIE-WAHIS et peuvent être consultées par le public sur le site web de l’OIE. Ces données visent à informer le commerce international des animaux ou des produits d’origine animale.
Un projet de renouvellement du système est actuellement en cours et la nouvelle plateforme, appelée OIE-WAHIS, sera lancée au cours du mois de mars 2021. Pour plus d’informations : https://www.oie.int/fr/sante-animale-dans-le-monde/le-projet-wahis/
Cette interface, également appelée WAHIS-Wild,
Cette interface, décrit la situation mondiale des maladies animales de la faune sauvage qui ne sont pas listées par l’OIE. Le Système mondial d’information zoo-sanitaire pour les maladies non-listées est basé sur les rapports volontaires reçus par l’OIE de la part des Pays membres. Le fait qu’un pays déclare des maladies de la faune sauvage devrait donner l’assurance qu’il dispose de systèmes de surveillance et de déclaration efficaces, qu’il est transparent et que l’ensemble de l’écosystème est considéré comme important dans le contexte de la santé animale.
Bien que ces maladies ne figurant pas sur la liste de l’OIE n’aient pas rempli les critères de l’OIE pour être listées, le Groupe de travail sur la faune sauvage de l’OIE les a sélectionnées pour être surveillées, à la fois en raison de leur importance pour les animaux sauvages et à des fins d’alerte précoce, afin de protéger la santé humaine et celle du bétail. L’interface a pour but d’aider à surveiller les menaces de maladies pour la faune sauvage (y compris celles qui pourraient poser un problème de santé publique et de conservation) sans avoir d’incidence sur le commerce international des animaux ou des produits d’animaux. La liste des maladies non listées par l’OIE qui affectent les animaux sauvages est périodiquement révisée par le Groupe de travail sur la faune sauvage.
L’OIE est membre du Partenariat de collaboration pour la gestion durable de la faune sauvage (CPW). Le CPW est un partenariat volontaire de 14 organisations internationales ayant des mandats et des programmes de fond pour promouvoir l’utilisation durable et la conservation des ressources de la faune sauvage. Le CPW offre une plateforme pour traiter les questions de gestion de la faune sauvage qui nécessitent des réponses nationales et supranationales et travaille également à promouvoir et à accroître la coopération et la coordination sur les questions de gestion durable de la faune sauvage entre ses membres et partenaires.